[Review TV] Gotham – S01E05 « Viper »

« Jim ! Come on ! It’s lunchtime ! Relax !  » – Harvey Bullock

• Gotham Saison 01 – Épisode : 5 – Titre : Viper

• Réalisé par  Bruno Heller – Écrit par Bruno Heller – 20 octobre 2014

Comment dire ce que je ressens après cet épisode ? Le mot le plus juste serait « Non ». C’est bête simple et efficace un simple « Non ». J’attendais beaucoup de cette série, une Gotham très sombre, très pourrie, et ça on l’a plus ou moins eu jusqu’à présent. On l’a bien sous le nez mais à coup de grosses évidences parfois bien difficiles à digérer. Mais là ? Là ? Ils nous ont fait quoi ? Un espèce de mash-up Alice au Pays des Merveilles version Gotham ? J’ai pas bien pigé !

Le synopsis pouvait nous mettre sur un bon chemin avec cette histoire de drogue. Je pensais vraiment qu’on tomberait dans une sale histoire de toxico, drogue dure qui met la ville à feu et à sang, bien qu’ayant une petite appréhension de tomber encore une fois dans la facilité avec une drogue qui rendrait les gens heureux avant même l’heure de gloire du Joker, qui pour l’instant n’existe absolument pas. Mais en fait, on se retrouve avec un artiste de rue qui se retrouve en possession d’un flaçon vert très très vert avec un caducée d’un côté et « Breathe Me » de l’autre. Et là, pardonnez moi, mais mon esprit a crié à l’inspiration Alice aux Pays des Merveilles, même pas chapelier fou tout ça, non juste Alice, le dessin animé avec la fiole et le gâteau en début d’histoire. Je me suis alors dit que l’histoire était bien mal partie.

On se retrouve quand même avec notre duo toujours aussi bancal mais efficace Bullock/Gordon. Je les aime bien, j’aime les différences entre eux et la dynamique qui en découle. Harvey qui n’en a rien à cirer et qu’il ne faut pas déranger pendant la pause déjeuner (bon en même temps là je le rejoins) et Gordon qui accourt dès qu’il entend une alarme de crime. En gros on a le premier de la classe et le dernier obligés de travailler ensemble, avec quelques vannes lancées au passage et des situations assez rocambolesques. Non ce n’est pas une série comique mais bien Gotham, d’ailleurs ce duo permet de respirer un peu au milieu de toute la pourriture que l’on voit tout le reste du temps. Ça détonne pas mal et ça fait du bien au milieu de cette guerre Maroni/Falcone avec Fish Mooney qui nage en eaux troubles pour également faire tomber Falcone. Et là, autant les derniers épisodes étaient intéressants, autant là, on ne se retrouve pas avec une véritable guerre de la mafia mais une guerre assez débile à mettre des petites gifles les uns aux autres. Sauf que Cobblepot tente lui aussi de tirer son épingle du jeu, difficilement mais il faut bien qu’il se fasse sa place. Du coup, on découvre une autre partie de sa personnalité, et j’avoue que son humour raté dérangeant sordide me manque un peu dans cet épisode, bien que j’ai pu avoir un peu de peine pour lui. En face de lui il a Maroni, un personnage pas spécialement évident, même si je ne le trouve pas encore assez dur. Peut être est-ce car nous ne sommes qu’en début d’histoire. Je trouve que les chefs Falcone/Maroni mériteraient d’être plus acerbes, violents. En fait, l’agressivité et la perversité on les retrouve chez Fish Mooney, et le fait qu’elle ait été créée pour la série ne nous permet pas de savoir ce que les producteurs comptent en faire. Elle ajoute un peu de piment dans cette histoire.

Ensuite, on découvre bien sûr les tenants et aboutissants de cette drogue « Viper », (la toxine verte fluo à sniffer et qui transforme en espèce de truc qui finit par se ratatiner tout seul), avec une histoire de vengeance qui revient encore une fois nous montrer que la ville est corrompue à tous les niveaux. L’histoire est simple et facile, tout comme les effets visuels, non parce qu’en regardant Gotham je m’attendais à un truc vraiment sérieux, et l’aspect « fantastique » que produit la toxine avec changement de couleur de la peau et tout ça m’a un peu surprises et déçue. Franchement juste travailler en accentuant les traits et expressions du visage ça l’aurait fait aussi, pas besoin de passer par une cyanose qui n’est même pas bleue d’ailleurs. Bref, cette histoire nous permet de faire le lien avec l’enquête que mène Bruce Wayne de son côté. Le meurtre de ses parents, les irrégularités fiscales de Wayne Enterprises, le gala de charité. Oui, pardon, je parle bien du Bruce pitchoune hein. Là encore c’est dommage. On passe d’un gosse touchant à un détective de génie qui tient des propos d’adultes et me fait vraiment trop penser à Batman. Je ne sais pas si c’est car je connais la finalité du personnage que je suis influencée, mais je trouve qu’on sent trop la Batman-touch (ou le Batman-style) dans le traitement du jeune Bruce. Oui il est cultivé et il a les moyens, mais là c’est un peu too much.

Dans l’ensemble ça reste un bon divertissement, mais je trouve que cet épisode « Viper » cherche à en faire trop. Au lieu de nous amener les choses de façon subtile, on nous les expose bien clairement de sorte à nous montrer qui tire les ficelles, ce qu’il va se passer, quitte à décrédibiliser certains personnages au passage. C’est bien, c’est joli et sombre, mais c’est facile, trop facile.  

Un avis supplémentaire c’est bien aussi !

Je pensais, enfin j’espérais que cet épisode relèverait le niveau par rapport au précédent, et je crois bien que c’est loupé. Au jeu des acteurs, dont les personnages deviennent de moins en moins crédible, s’ajoutent maintenant quelques erreurs de réalisation et surtout des FX vraiment foirés. Je ne parle pas de la pseudo transformation des utilisateurs du Venom (ouais bon, Viper, si tu veux, on va pas chipoter…), mais y a ce nuage de gaz vert à un moment, j’ai failli m’étrangler avec ma tartine tellement c’était pas beau. Genre même sur la CW ils en font des mieux. Je parlais de la crédibilité des personnages. Je crois que la palme des plus mauvais reviennent aux chefs mafieux. Salvatore Maroni ne dégage aucun charisme, ne fait trembler personne, n’a pas d’aura qui font de lui ce qu’il est censé être (après je suis peut-être conditionné parce que je ne vois qu’Angel Batista et pas un Maroni), et si pour Falcone, lorsqu’il est avec ses subalternes, ça passe, la scène de fin par contre… mais. Mais juste non. L’orientation du jeune Bruce Wayne est ici relativement intéressante même s’il va falloir arrêter de vouloir en faire un Batman junior alors que le mec, ses parents se sont fait buter il y a 3 semaines même pas. Et puis il manque quelque chose de « grand » dans cette série, on est censé avoir des chefs de territoire qui se livrent une guerre de gangs, mais la violence n’est pas là, on ne ressent pas l’escalade, et comme dit, avec deux chefs au charisme d’une huitre, ça n’aide pas à faire avancer les choses. Je vous ai dit qu’il y a une vanne complètement ratée de Bullock ? « What is altruism ? ». Vous comprendrez en regardant. Mais Doux Jésus que j’ai été gêné par ce moment… Vous l’aurez compris, je n’ai pas du tout apprécié cet épisode, même s’il y a quelques points ou un je ne sais quoi qui me fait rester devant l’écran… peut-être mon attachement à cet univers. Peut-être l’espoir de voir un sursaut de qualité arriver. Mais en seulement 5 épisodes, très sincèrement, de dire que je suis déçu de l’adaptation du Bat-verse par la FOX, ce serait bien peu…

– ArnoKikoo