[Review VO] The Multiversity : The Society of Super-Heroes : Conquerors of the Counter-World #1

The Multiversity: The Society of Super-Heroes: Conquerors of the Counter-World #1
The Multiversity: The Society of Super-Heroes: Conquerors of the Counter-World #1
Les points positifs :
  • L’écriture de Grant Morrison, d’une efficacité redoutable
  • Le graphisme de Chris Sprouse
  • L’ambiance « Pulp » très réussie
Les points négatifs :
  • De multiples références qui rendent l’oeuvre peu abordable par les néophytes (mais est-ce vraiment un point faible ?)

« I’ve been saddled with all KINDS of names but they all tend to mean exactly the same thing… » – Immortal Man


  • Scénario : Grant Morrison – Dessins : Chris SprouseEncrage : Karl Story & Walden Wong – Couleurs : Dave Mc Caig
  • DC Comics  -The Multiversity : The Society of Super-Heroes : Conquerors of the Counter-World #1 – 17 septembre 2014 – 48 pages –  $4.99

Un comic-book de Grant Morrison, c’est typiquement le genre de lecture que l’on appréhende, alors qu’on l’attendait de pied ferme. Rappelons que l’écossais avait placé la barre très haut avec le premier épisode de Multiversity, qui nous avait fait découvrir plusieurs univers alternatifs, vus à travers les yeux de Nix Uotan, le dernier des Monitors. Chose incroyable, ce numéro était relativement accessible aux nouveaux lecteurs, alors que l’on connaît la passion de cet auteur pour les scénarios alambiqués, remplis de références à l’histoire des comics, s’adressant parfois aux plus grands spécialistes de la chose. Or il n’en était rien au premier abord, car, ne nous voilons pas la face, une fois passée cette impression d’accessibilité, on a tous décelé le discours très « méta » de Morrison dans ce Multiversity #1, et on s’est amusé à y relever de nombreux clins d’œils aux œuvres les plus marquantes de cette littérature moderne qu’est le comic-book. C’est donc avec ces souvenirs récents en tête que je me suis lancé dans la lecture de The Multiversity : The Society of Super-Heroes : Conquerors of the Counter-World #1, one-shot qui n’en est pas vraiment un, puisqu’il fait plus ou moins « suite » au précédent. Et chose étonnante, alors que je m’attendais à y voir des personnages s’exprimant grâce à toutes sortes de phylactères, j’ai été accueilli par une page de texte ! Pas un texte éditorial, non, mais bel est bien un passage narratif, appartenant à part entière au récit.

L’histoire s’ouvre sur un monologue qui présente le personnage d’Immortal Man, et les lecteurs les plus aguerris comprendront rapidement qu’il s’agit d’une version alternative d’un super-vilain, qui est un héros dans cet univers d’Earth 20. Petit indice, il s’agit d’un homme qui vit depuis plusieurs millénaires et qui tient son immortalité d’une météorite qui s’est écrasée sur terre, lui conférant à la fois cette capacité et augmentant ses facultés intellectuelles. Ce fameux héros nous présentera rapidement son équipe, la fameuse Society of Super-Heroes dont il est question dans le titre, aussi connue sous le sigle de S.O.S. (bon d’accord, c’est un peu facile pour un nom d’équipe de super-héros, mais Morrison fait probablement allusion à la naïveté de l’écriture des comics du Golden Age, après tout, ce mec est un génie, il ne laisse rien au hasard). Ainsi, l’équipe que l’on suivra tout au long de ce numéro nous est révélée, elle est composée de Dr. Fate, d’un Green Lantern en la personne d’Abin Sur, d’Atom (dans une version qui arbore fièrement sur sa cagoule le schéma d’un atome d’hydrogène qui nous rappelle furieusement le Dr. Manhattan de Watchmen) et des Blackhawks (dans une incarnation féminine de l’escadron, comme quoi la Rule 63 s’applique partout). Tout ce beau monde est évidemment l’équivalent de la Justice Society of America, d’ailleurs présente sur une couverture alternative. Morrison fait le choix de s’appuyer sur des personnages issus majoritairement de la B-List du catalogue de DC Comics, et semble les avoir sélectionnés pour le correspondance avec le ton « pulp » qu’adopte le numéro.

En effet, l’ambiance de ce one-shot est très comparable avec ces récits pulps des années 30, tant le récit est riche en rebondissements et en action, notamment dans sa seconde partie, qui se déroule 5 ans après le début du numéro, suite à une guerre engagée avec une autre terre (eh, on est dans Multiversity, il est évident qu’à un moment ou un autre, il est question du multivers dans cet épisode, sinon on peinerait à comprendre le choix du titre). On trouvera donc dans ces pages : des zombies, des combats aériens entre avions de guerre rétro-futuristes, un QG secret situé dans une sorte de temple maya, une jungle, des combats mano a mano, des flingues, des uniformes pseudo-militaires stylisés… On est très vite plongé dans cette ambiance fascinante qu’est celle des récits d’aventures que l’on trouvait dans les différentes revues pulps qui remplissaient les étalages des kiosques il y a quelques décennies, et l’hommage rendu à ces histoires auxquelles doivent beaucoup les comics est clairement réussi. Morrison parvient habillement à jouer avec les codes de ce type de littérature, qu’il mêle avec virtuosité à ceux de la bande dessinée (on comprend mieux cette ouverture très textuelle, du coup), tant le découpage des pages est inventif. Il en résulte un récit rythmé, passionnant et complet, qui nous fait visiter une autre terre mais aussi et surtout une autre époque, si liée à l’invention même du concept de super-héros, peuplée de personnages à la caractérisation ouvertement manichéenne (les nuances de gris, ça n’existe pas dans ce numéro).

Le one-shot peut se lire sans réelles difficultés, mais l’abondance des références à des idées récurrentes des comics DC peut imposer un minimum de connaissances pré-requises avant d’aborder sainement la lecture de cette histoire, tant les clins d’œil parsemés tout au long du numéro sont importants pour bien saisir tout ce qui s’y passe, et pour établir des liens entre ce récit et le premier épisode de Multiversity. Ceux qui avaient adoré le récit du mois dernier seront ravis de retrouver ici le fameux concept de comic-book maudit, qui avait tant surpris à la lecture du précédent chapitre de cette saga. De même, au fil des pages de ce Multiversity : Society of Super-Heroes, de nombreux liens sont faits avec tout ce qu’on avait découvert dans la première partie de l’événement. Je ne vous en dis pas plus, car c’est véritablement plaisant de découvrir toutes ces petites connexions, qui font ingénieusement travailler notre mémoire et notre cervelle.

Ajoutons à tout cela un travail graphique extrêmement réussi, grâce à un Chris Sprouse en grande forme. Qui mieux que lui aurait pu donner consistance à cette Earth-20 à l’atmosphère si pulpesque (oui, je tente un petit néologisme) ? Comment-ça Darwyn Cooke ? Non mais arrêtez d’être médisants, tant le dessinateur prouve qu’il est un maître en la matière. Les designs des différents personnages sont inventifs (Oh my god, ce Parallax et cet Abin Sur !), tout en conservant les codes qui les rendent reconnaissables au premier coup d’œil, les décors sont magnifiques et semblent être tirés de grands films hollywoodiens, et la mise en page est très dynamique, rendant justice au script effréné du chauve le plus classe du monde. Les deux encreurs qui officient sur le numéro, Karl Story et Walden Wong, nous livrent eux aussi un travail remarquable, en conservant l’unité graphique de l’ensemble. Le tout est sublimé par les couleurs de Dave Mc Caig, qui réalise une très belle prestation, donnant vie aux différents environnements révélés dans cette histoire. Rien ne vient entacher la perfection du scénario de Morrison, puisque tous ces artistes contribuent en réalité à en faire quelque chose d’encore meilleur.

The Multiversity : Society of Super-Heroes : Conquerors of the Counter-World # est donc un numéro qui ne déçoit pas. Le script de Morrison est à la hauteur de nos attentes et l’on décèle une fois de plus la passion de cet auteur pour les comic-books et leur histoire dans ces pages résolument pulp qui vous feront passer un très bon moment. On avait attendu Multiversity plusieurs années, mais maintenant que la machine est lancée, chaque numéro se révèle être encore meilleur que dans nos rêves les plus fous (laissez moi être dithyrambique !). Vivement le mois prochain, avec un numéro qui s’annonce encore plus barré, puisque centré sur une terre où les héros ne semblent que chercher à être à la une des journaux people !

En passant par les liens affiliés BDfugue/FNAC/autres présents sur le site, DCPlanet.fr reçoit une faible commission. Qu’importe le montant de votre panier, vous nous aidez ainsi gratuitement à payer l’hébergement, modules, et autres investissements pour ce projet.

zeppeli

zeppeli

DC Comics : L'Encyclopédie (mise à jour et augmentée) / Edition augmentée

DC Comics : L'Encyclopédie (mise à jour et augmentée) / Edition augmentée

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

À lire aussi

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

Rejoignez la discussion

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

12 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Aquaman
Invité
9 années il y a

Juste pour Doctor Fate et Hawkman, j’achèterais ce titre si je pouvais ^^

crazy-el
crazy-el
9 années il y a

Même pas encore lu le mien que j’ai à côté de moi, que déjà une critique lol J’adore ta critique Zep, un bon senti.

En fait, afin de ne pas décourager le monde lol, ses comics à Morrison de Multiversity, peuvent se lire comme si vous étiez au Golden Age, ce que je veux dire il n’est pas vraiment nécessaire de connaître tous ces liens, on le prend comme si c’était le 1e comic book inventé ou créé. Mais c’est certain qu’on s’amuse bien plus pour relier ça au passé comme tu as bien décris Zep.

kurggy
kurggy
9 années il y a

Ça me rassure parce qu’étant novice chez DC et étant loin d’avoir rattrapé mon retard, ce titre me tente vraiment mais j’ai très peur d’être totalement à l’ouest et perdu en le lisant.

Winterwing
9 années il y a

Que dire sinon que tout dans ce numéro est génial ! Et pourtant, c’était pas gagné d’avance pour moi avec l’ambiance pulp assumée et les zombies… ^^

jay
jay
9 années il y a

« 5ans dans le futur ,a la suite d’une guerre entre 2 terres »Clin d’oeil a Futures End ou future lien?je jouis

Billy Batson
9 années il y a

Est-ce quelqu’un peut me dire si c’est Multiversity #2 ou un spin-off en plus de Multiversity #2 ? J’ai beaucoup aimé le premier numéro m’avait beaucoup plu mais si c’est en plus du #2, mon budget risque d’exploser^^ sinon, excellente critique, comme d’habitude.

ArnoKikoo
9 années il y a
Répondre à  Billy Batson

C’est en plus ; Multiversity #2 viendra conclure l’histoire lancée dans le premier numéro après 7 numéros qui seront présentés sous cette forme, des sortes de one-shots (histoires complètes) qui se passent chacune sur une Terre différente.
http://www.dcplanet.fr/97421-the-multiversity-grant-morrison-debarque-en-aout-2014 si jamais :)

Billy Batson
9 années il y a
Répondre à  ArnoKikoo

Merci, je vais me le prendre ! ;)

ArnoKikoo
9 années il y a
Répondre à  Billy Batson

Condoléances à ton budget :)

blacktigre
blacktigre
9 années il y a

J’adore ! Toute cette richesse de personnages, d’histoires, et d’ambiance est grisante. Vivement Pax Americana en tout cas !

DC Universe FRA

Rejoignez la première et la plus grande communauté non officielle DC Comics Francophone et participez aux discussions Comics, Films, Séries TV, Jeux Vidéos de l’Univers DC sur notre Forum et serveur Discord.

superman
12
0
Rejoignez la discussion!x