Review VF – Forever Evil #3

Les points positifs : Le scénario de Forever Evil #3 au top Les origines du Syndicat du crime dans JLA #30 La présentation de Killer Frost Les points négatifs : Arkham War plutôt mitigé Une légère baisse de la qualité artistique des titres Forever Evil

Après un mois sans kiosque, on signe notre retour avec Forever Evil #3 et au programme des vilains par milliers avec la série mère Forever Evil, un tie-in sur Killer Frost, les spin-off sur L’A.R.G.U.S., Rogues Rebellion, Arkham War et un ancien numéro de Justice League of America #30. Bonne rentrée à tous et on se retrouve prochainement pour la suite des kiosques. Bonne lecture !

Forever Evil #3 est disponible depuis le 29 Août 2014 au prix de 5,60 euros.

Forever Evil #3

• Scénario : Geoff Johns– Dessins : David Finch – Colorisation : Sonia Oback
  

L’event continue et on entre enfin dans le dur ! On sait enfin comment tous les héros se sont retrouvés prisonniers et comment Batman et Cyborg ont échappé au Syndicat du Crime. Pendant ce temps-là, la résistance s’organise… Voilà un event dont on ne peut pas se décoller, le scénario de Johns est au top et la seule chose qui nous traverse l’esprit à la fin de la lecture c’est : la suite, vite !

Les dessins de Finch, eux, s’offrent un léger coup de mou. Quelques visages un peu ratés, comme celui de Bruce Wayne qui apparaît sous le masque déchiré ou celui de Lex Luthor. Pour le reste, on retrouve l’habituelle qualité qui caractérise ses dessins. Pour résumer, un excellent épisode, passionnant et dont le rythme ne souffre absolument pas des différents aller et retour entre les divers protagonistes, une réussite.

Le précédent numéro de Forever Evil nous a laissé sur une fin de dingue et a mis notre patience à rude épreuve. Après une savoureuse lecture, le résultat est à la hauteur de mes espérances. Rien n’a changé entre les numéros, c’est toujours le chaos dans le monde, le comics reprend là où il s’est arrêté et c’est une bonne chose. Une fois le mystérieux voile entourant la disparition de nos héros révélé, il me rester un chose importante à voir dans ce numéro, la création de Lex Luthor, Bizzaro. Aucune déception de ce côté-là, le moment était opportun pour l’introniser. Le numéro pourrait s’arrêter là, mais non, nous retrouvons une partie des Rogues en plein combat avec Deathstorm et Power Ring faisant suite au premier numéro de Rogues Rebellions, et là encore le scénario va aller de surprise en surprise, les spin–off de Forever Evil ont leur place dans ce kiosque.

Artistiquement, le numéro est sombre, c’est beau, et les personnages sont top. Bizzaro est beaucoup plus appréciable dans cette version New 52 avec ce penchant zombie.

Justice League of America #7.2 : Killer Frost

• Scénario : Sterling Gates – Dessins : Derlis Santacruz – Colorisation : Brett Smith
  

Il est clair que quand Urban Comics publie quelque chose, ça a forcément une importance dans les prochaines lectures et c’est le cas avec ce nouveau tie–in présentant Killer Frost. C’est un personnage que je connais que trop peu et, en ayant lu l’introduction du numéro par Urban, ça m’a donné envie de lire l’histoire et je n’ai pas été déçu, c’est très complet. Nous apprenons comment une humaine quelconque devient, par accident volontaire, la tueuse des neiges (let it go… Non ? Ok) mais surtout on sait que son but dans la vie ce n’est pas TUER TUER TUER CAR C’EST LE MAL, elle le fait par nécessité, plutôt malsaine c’est vrai mais pour survivre. Ça donne envie de connaître la suite pour ce personnage et savoir ce qu’elle va advenir.

Derlis Santacruz et Brett Smith pour le côté artistique c’est réussi, notamment la dernière page plutôt magistrale.

Urban a eu la bonne idée de placer ce numéro issu du Villains Month dans les pages du magazine, alors que le personnage de Killer Frost va jouer un rôle dans Forever Evil : ARGUS. C’est l’occasion pour les lecteurs francophones, qui n’ont pour la plupart pas touché à la série The fury of Firestorm, de découvrir la version New 52 du personnage de Killer Frost, bien connue des joueurs d’Injustice. L’épisode est un simple récit d’origines, constitué essentiellement de flashbacks, alors que la femme de glace se retrouve perdue, sans son ennemi juré, Firestorm, qui était le seul à pouvoir lui fournir assez d’énergie pour ne pas souffrir, le pouvoir glacial de la demoiselle étant pour elle une malédiction plus qu’autre chose. Présenter un vilain comme un personnage tragique est certes une idée peu originale, mais le traitement de Killer Frost est assez réussi, et Sterling Gates parvient à nous livrer un récit classique mais bien construit, qui constitue un prologue à ce qui se passera dans Forever Evil ARGUS. Les dessins de Derlis Santacruz sont de bonne facture, et rendent la lecture de ce numéro d’autant plus agréable.

Forever Evil : A.R.G.U.S. #2

• Scénario : Sterling Gates – Dessins : Neil Edwards – Colorisation : Nathan Eyring
  

La fin du dernier numéro nous teasait le retour d’un personnage disparu dans l’événement Trinity War et qui finalement disparaît pour certainement mieux revenir. On retrouve l’homme à tout faire du gouvernement américain, en grippe avec des ennemies plutôt mal intentionnés. En effet, Steve Trevor se bat contre un groupe d’ennemis, dont Deathstroke fait partie, ayant pour objectif l’assassinat du président. Nous en apprendrons plus sur la face caché de l’A.R.G.U.S et les mystères qu’il possède. On comprendra la présence du tie-in de Killer Frost dans le kiosque car celle-ci va jouer un rôle dans ce numéro et les prochains. Au final, un spin-off qui ne m’intéressait pas car je n’avais pas jugé le potentiel d’une série sur Steve Trevor, mais au final, rajouter de la magie et des mythes avec comme héros un humain qui n’a pas froid aux yeux, c’est franchement cool.

Neil Edwards réalise un boulot remarquable pour la première page avec la colorisation parfaite de Nathan Eyring. Le passage avec Killer Frost est lui aussi très beau. Un numéro plaisant à lire dans sa globalité.

Sterling Gates reprend son récit et nous raconte les aventures de Steve Trevor, qui doit absolument sauver le président des États-Unis, durant les événements de Forever Evil. Le scénario principal de l’épisode est très blockbusteresque et n’est pas spécialement bien écrit, sans pour autant d’être désagréable. Cependant, le numéro est vraiment très intéressant puisqu’il développe le background de l’univers DC en nous présentant des “chambres secrètes” où les services de l’A.R.G.U.S cachent des reliques liées aux super-héros, et l’épisode est rempli de petits indices concernant des aventures qui ne nous seront peut-être jamais dévoilées, mais qui ont le mérite d’exister, ce qui donne l’impression que les héros version “New 52” ont déjà pas mal de vécu. C’est aussi dans ce numéro que Gates introduit le personnage de Killer Frost dans la série, et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa présence est rafraîchissante (oui, je sais, elle était facile). Frost est un personnage ambigu, dont les motivations restent troubles, ce qui en fait une “héroïne” de circonstance plus intéressante que ce que l’on avait pu voir dans les pages de la série Firestorm. Le tout est bien servi par une partie graphique très réussie, signée Neil Edwards aux dessins, Jason Paz, Jay Leisten à l’encrage et Nathan Eyring aux couleurs, qui donne à la fois des allures sombres et dynamique, grâce à des jeux de lumière assez réussis.

Forever Evil : Rogues Rebellion #2

• Scénario : Brian Buccellato– Dessins : Scott Hepburn – Colorisation : Nick Filardi
  

Nos joyeux lurons sont de retour avec un air de déjà vu pour les premières pages puisque le scénario et repris dans Forever Evil #3, sous un autre angle par contre et plus explicite sur l’attaque de Power Ring contre Trickster. Mon enthousiasme est redescendu d’un cran sur ce numéro, c’est vraiment cool de suivre leur histoire, mais ce numéro, bien qu’il soit court, fait vraiment office de transition et marque la séparation d’un membre du groupe. Là où c’est le top, c’est ce qu’inflige Deathstorm à Captain Cold et aux autres Rogues et pense-t-on tous à un retour à la normale pour les Rogues après Forever Evil ? Possible.

Là où le numéro penche, c’est graphiquement. J’étais enthousiaste face au travail de Scott Hepburn dans les numéros précédents, moins sur le début du numéro, sur la fin du titre ça s’améliore et pourtant le Parasite (que je n’apprécie pas beaucoup) est présent.

Forever Evil : Rogues Rebellion est un peu le titre “pop corn” du magazine, celui qui nous livre les aventures d’une bande de losers magnifiques, qui se voient forcés de jouer aux héros, suite aux événements de la série principale. Nous y retrouvons donc nos Rogues confrontés à des vilains aux ambitions bien plus néfastes, ce qui ne manquera pas de nuancer nos avis sur cette équipe fantastique, ces voleurs qui ne sont étrangement pas dénués d’éthique. Buccellato maîtrise parfaitement ses personnages et la lecture de l’épisode est très réjouissante pour tous les fans de Flash et de son univers. Les combats sont dynamiques et très bien mis en scène par Scott Hepburn et Nick Filardi, qui nous livrent des dessins très cartoony, ce qui colle bien à l’ambiance “fun” de la série. Le seul bémol est que l’on retrouve dans ce numéro une scène que nous avons déjà vue dans la série principale, qui concerne Captain Cold, mais il était nécessaire de la faire figurer dans les pages de Rogues Rebellion, tant le statu quo est modifié après celle-ci.

Forever Evil : Arkham War #2

• Scénario : Peter J. Tomasi – Dessins : Scot Eaton – Colorisation : Andrew Dalhouse
  

La lutte pour le contrôle de Blackgate et de Gotham en général s’intensifie. Les pensionnaires d’Arkham font preuve d’ingéniosité pour mettre la main sur les Ergots, mais c’est sans compter sur le double, voire triple, jeu que certains jouent… Et la bonne nouvelle du scénario de Tomasi c’est que Bane a enfin trouvé un cerveau. Après un numéro du Vilain’s Month et un premier numéro ou il apparaissait comme une brute sans aucune intelligence, il apparaît enfin comme le fin stratège qu’il a toujours été ! Un jeu d’influence se met en place, même si la grosse baston se poursuit en fond.

Les dessins d’Eaton sont superbes, la colorisation aussi, c’est un quasi sans-faute, juste une légère nausée à la vue d’autant de sang et de démembrements, mais c’est plus de la faute du scénariste que du dessinateur ! Un numéro qui redresse la barre et une série qui trouve un cerveau en même temps que le protagoniste principal et on a qu’une envie, que cela continue sur cette lancée !

Ah Arkham War ! J’ai du mal à croire que cette mini-série soit écrite par Tomasi, tant on n’y reconnaît pas son style d’écriture… L’épisode nous montre que Bane prépare des plans concernant Gotham et compte prendre le contrôle de la ville, alors que ce qui reste des forces de police (c’est à dire, essentiellement Jim Gordon) essaie de lutter tant bien que mal pour empêcher la cité de sombrer. Bien que l’aspect stratège du personnage de Bane apparaisse enfin, ce qui est très plaisant, l’essentiel du numéro reste très bourrin et le titre n’est pas une lecture indispensable, tant son influence sur la série principale est limitée. Le dessin est réussi et plaira à ceux qui aiment l’action un peu “gore” sur les bords. C’est d’ailleurs l’essentiel de ce que ce comic-book nous livre. A réserver aux inconditionnels du luchador dopé au venin.

Justice League of America #30

• Scénario : Gardner Fox – Dessins : Mike Sekowsky
  

J’aime bien moi ces vieux récits qui ont constitué l’histoire du divertissement qui nous passionnent tous, tout comme les anthologies publiées par Urban m’ont passionné. Ce récit nous éclaire donc sur les origines du Syndicat du Crime. Suite et fin de l’affrontement à trois entre le Syndicat du Crime, La Ligue de Justice d’Amérique et la Société de Justice d’Amérique sur leurs différentes Terres. Le Syndicat déroule son plan maléfique que les différents héros auront le plus grand mal à déjouer.

Difficile de juger le scénario de Gardner Fox, qui peut aujourd’hui sembler naïf, ou les dessins de Mike Sekowsky, qui aujourd’hui sont évidement datés, à l’aune de ce qui se fait aujourd’hui. Mais le résultat est là et on ne peut s’empêcher de lire toute l’histoire d’un trait, ce qui est à mon avis le plus grand gage de qualité !

Urban nous propose la suite de l’arc qui nous avait été proposé le mois dernier, dans un récit “vintage” signé Gardner Fox. Le scénariste réalise un récit qui peut sembler simpliste aux lecteurs actuels, mais qui exploite le concept de multivers cher à DC, en confrontant la Société de Justice d’Amérique et la Ligue de Justice d’Amérique au Syndicat du crime. L’histoire est très plaisante, et l’on remarquera que la caractérisation des personnages est encore très proche de celle que l’on a aujourd’hui, ce qui montre bien la valeur intemporelle des personnages de comics. Les dessins de Mike Sekowsky sont datés, mais soignés et l’on apprécie fortement ces petites pages d’histoire que nous offrent les éditions Urban Comics dans ce magazine, ce qui vaut bien mieux qu’un dossier qui nous résumerait ces épisodes à l’origine de la série Forever Evil.