Grant Morrison voyage à travers le Multiverse de DC depuis un moment maintenant, et les fans pourront prochainement le rejoindre avec l’arrivée du titre The Multiversity. Nous vous présentons ce soir tout un panel consacré à ce titre en présence du scénariste mais aussi de l’artiste Cameron Stewart, l’éditeur Eddie Berganza, avec en bonus des premiers aperçus pour les planches intérieures de la série ainsi que de nouveaux travaux et designs.
Morrison parle du projet Multiversity…
Grant Morrison démarre en plaisantant sur le fait que depuis le temps qu’il travaille sur ce projet, il a vu des dynasties s’écrouler et d’autres naître. En effet, il a pour la première fois travaillé sur le projet Multiversity, après la série hebdomadaire ‘52’. Le panel fait ensuite un petit retour historique sur ce qui a mené à parler de Multiverse chez DC. L’écossais affirme entre autres que rien n’aurait été possible sans le classique de Carmine Infantino « Flash of Two Worlds ». C’est grâce à Barry Allen qui a pris l’identité du Flash en lisant un comics avec le Flash Jay Garrick que tout est devenu possible. Justement en suivant ce procédé, Morrison révèle que les personnages de la génération Pulp que nous découvrirons dans le deuxième épisode de Multiversity verront leurs aventures être lues par un groupe d’adolescents dans un numéro qui sortira plus tard. Il y aura plein de petites connections de ce genre à travers l’event.
Morrison parle ensuite du principe que ce sont des vibrations qui permettent aux personnage de passer d’un monde à l’autre. En suivant cette idée, il a décidé que la musique et le son allaient être un grand thème pour les histoires concernant le Multiverse. C’est pour cela qu’à la fin de Final Crisis par exemple, Superman chante à une certaine fréquence pour vaincre Darkseid, et ça n’a pas été compris par beaucoup de gens.
Morrison reste sur Final Crisis pour nous parler des Monitors, avec celui de l’univers de base qui a muté et s’est divisé en plusieurs monitors. Il voit ça comme une grande conscience qui se répand pour observer et étudier le DC Universe. À la fin de Final Crisis, il ne reste plus que Nix Uotan, le dernier Monitor. Sa présence se fera sentir à travers toute la série Multiversity. Il va voyager à travers le Multiverse et quand il sentira un danger quelque part, il partira en quête pour l’arrêter. La série débutera avec The Multiversity #1 et continuera ensuite au travers de one-shots qui ne seront pas forcément dans un ordre chronologique et qui se concentreront chacun sur un monde en particulier. Le tout sera ensuite connecté à la fin dans The Multiversity #2.
Morrison parle ensuite du travail d’Ivan Reis et Joe Prado sur le premier épisode de la série. Selon lui, ce sont des artistes qui parviennent à égaler quelques uns des meilleurs artistes que DC a connu. Il cite notamment Neal Adams. Ensuite, chaque one-shot sera réalisé dans des styles très différents les uns des autres.
The Multiversity : The Society of Super-Heroes
L’auteur parle ensuite d’un de ses thèmes favoris dans l’écriture, à savoir le mélange entre le monde imaginaire du comics et le monde réel. Il dit que c’est un procédé qu’utilisait beaucoup Stan Lee par exemple aux débuts de Marvel. Il s’adressait directement aux lecteurs. The Multiversity fera de même mais avec une façon de faire plus ‘méta’.
Comme dit plus haut, une histoire de Multiversity, dessinée par Chris Sprouse, se concentrera sur un monde ‘Pulp’ sur Earth 20 et mettra en avant Doc Fate. Il s’agira d’un monde qui sortira tout juste d’une guerre mondiale. Pour l’occasion les héros affronteront des ‘zombie paratroopers’ d’après Morrison et l’auteur a lui même créé de nouveaux designs pour des personnages comme Lady Blackhawk ou encore Immortal Man. L’histoire verra aussi une nouvelle version du Green Lantern, Abin Sur, mais avec un look qui fera penser à Satan.
Des sketchs de personnages par Chris Sprouse pour « The Multiversity : the Society of Super-Heroes »
The Multiversity : The Just
On passe maintenant à The Multiversity : The Just qui se déroulera sur Earth 16 et qui mettra en scène les descendants de Batman et Superman entre autres, dans une histoire inspirée par celles de Bob Haney d’après Morrison. Nous suivrons donc ces super-héros adolescents dans un monde où ils n’ont plus de vilains à affronter. Les personnages seront des pastiches de ce qu’on voit en ce moment dans la télé-réalité. L’histoire tournera autour de Connor Hawke qui essaiera à tout prix d’éviter que sa fille ne rejoigne la communauté de super-héros, de peur qu’elle soit corrompue par ce système. Le numéro sera illustré par Ben Oliver et encore une fois Morrison a designé lui-même, l’Atom de ce monde en s’inspirant du Ray Palmer adolescent de la série Teen Titans de Dan Jurgens des années 90. Toujours dans ce monde, la fille de Lex Luthor sortira avec Damian Wayne mais ça ne se passera pas bien avec le fils de Superman puisque Lex aura tué le Man of Steel sur ce monde. Ce numéro verra aussi des personnages tels que Donna Troy, Kyle Rayner, Wally West et Offspring (personnage de The Kingdom).
The Multiversity : Pax Americana
Un autre numéro de Multiversity mettra en avant les personnages de l’époque ‘Charlton Comics’ mais il s’agira d’un mix entre les originaux de Steve Ditko et les versions dans le style Watchmen. Ce sera une histoire mélangeant politique et philosophie dans un univers cosmique. Ce n’est pas un Watchmen-bis mais il y aura quelques références au comics d’Alan Moore et Dave Gibbons. Cameron Stewart prend ensuite brièvement la parole pour dire qu’il a été dans le studio de Frank Quitely il y a quelques temps et selon lui c’est le meilleur travail de la carrière de ce dernier sur Multiversity. Pour ce numéro, Morrison déclare avoir écrit 5 pages de script pour chaque page du comics ; d’après lui il a forcé Quitely à faire des choses terribles.
Des sketchs de Frank Quitely pour « The Multiversity : Pax Americana »
The Multiversity : Thunderworld
On passe maintenant à un autre épisode de Multiversity intitulé ‘Thunderworld’ et dessiné par Cameron Stewart justement. L’épisode se concentrera sur Shazam ainsi que sur les autres personnages de ‘Fawcett Comics’. Pour Morrison c’est le meilleur Shazam de tous les temps ! Stewart plaisante ensuite en rappelant à Morrison que ce dernier avait annoncé l’implication de l’artiste dans Multiversity avant même que l’artiste lui-même soit au courant. Mais pour Cameron Stewart, tant que l’écossais est à la tête d’un projet, il est prêt à le rejoindre.
Grant Morrison affirme ensuite qu’il ne voulait pas simplement copier le travail de CC Beck (auteur connu pour avoir travaillé sur Shazam) mais il voulait s’inspirer de la qualité de celui-ci. L’important était que Captain Marvel ressemble vraiment au Captain Marvel d’origine et pas à une version étrange de Superman. L’histoire se déroulera sur Earth 5 et sera d’après l’auteur la plus ‘tout public’ de l’event Multiversity. C’était important pour lui que chaque numéro de Multiversity ait un ton complètement unique. Pour Stewart, il s’agit d’un ‘All-Star Superman’ mais pour Shazam, rien que ça. Dr Sivanna ne sera d’ailleurs pas juste une menace pour cet épisode mais bien pour le projet tout entier. Il parviendra en effet à revenir à l’origine des pouvoirs de Shazam pour construire une sorte de Rock of Eternity technologique.
Cameron Stewart ré-imagine la famille Marvel pour « The Multiversity »
En bonus…
Les séries seront aussi disponibles avec un guide pour accompagner le tout dans lequel nous verrons le détail des 52 mondes du Multiverse, incluant des histoires de Kamandi de Jack Kirby. Dans le guide, nous aurons donc droit à la carte complète du Multiverse avec tout un tas de références à ce propos. Cette carte pourra ensuite être une source d’inspiration pour d’autres auteurs à l’avenir et nous verrons qu’il restera 7 mondes inexplorés que DC pourra utiliser dans le futur. Morrison conclut en disant que ces mondes ne sont pas juste une excuse pour créer un Evil Batman ou ce genre de choses. Ce sont bien des mondes complètement développés qui pourront vivre dans les comics pour longtemps. N’oubliez pas d’ailleurs de jeter un oeil à la magnifique « carte » révélée plus tôt.
Du côté des questions…
Les questions des fans ont commencé par une question basique sur ce qui a attiré Morrison dans ce projet. Il avoue qu’il a toujours été fasciné par les versions alternatives des super-héros, en se remémorant des histoires sur le Professor Zoom ou des histoires sur Earth 2. Il y a selon lui quelque chose d’incohérent qu’il trouve excitant. L’une des histoires reviendra sur le travail de Martin Pasko dans les années ’70 et le fait que Bruce Wayne aurait pu ne jamais être influencé par une chauve-souris à sa fenêtre. Nous apprenons que des personnages comme Animal Man du run de Grant Morrison n’apparaîtront pas dans son histoire, ni des membres de l’équipe de Superman de Final Crisis.
Ci dessous la couverture finale de The Multiversity #1 avec son logo dévoilé pour la première fois.
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Est ce ça veut dire qu il faut considérer final crisis comme Canon au New 52. Si c le cas, ça me pose problème
Faut-il vraiment considérer Multiversity comme une oeuvre ‘New 52’ ? D’ailleurs sur la couverture du numéro #1, il n’y pas la mention ‘New 52’.
Multiversity est un projet qui date de 2007-2008 quasiment, je ne pense pas que Morrison ait modifié totalement ses plans pour que le tout s’intègre au New 52. Et quand on sait que Quitely a mis 2 ans et demi pour livrer ses planches pour Pax Americana, il ne vaut mieux pas lui faire tout recommencer ^^. Mais puisqu’il s’agit d’histoires se déroulant dans le Multiverse, sur des Terres qu’on a pas vraiment vu dans les New 52, ça ne devrait pas poser énormément de problèmes.
La connexion avec Final Crisis me semble donc encore une fois plus thématique sur certains aspects, parce qu’il travaillait sur les deux projets à la même époque.
Mais en gros, sur chaque Terre, on aura le droit à une histoire sans queue ni tête ?
Par exemple, Earth-16 avec la télé-réalité ? Earth-20 avec Dr.Fate ?
Pourquoi sans queue ni tête? Ce seront simplement des one-shots, des histoires complètes qui peuvent être lu sans avoir lu le reste. Il ne s’agit pas d’une série classique avec des numéros #1, #2, #3… qui forment un arc narratif. Le lien entre chaque épisode sera plus thématique si tu veux.
C’est un peu le même principe que Morrison avait déjà utilisé pour Seven Soliders of Victory sauf qu’à l’époque il s’agissait carrément de mini-séries dont les liens se découvraient au fur et à mesure qu’on avançait dans l’intrigue de chacune d’entre elles.
Je comprend mieux le projet. Je me demandais si les titres Multiversity : … était comme un Multiversity #2 mais non, cela sera une histoir apart mais dans le multivers.
Ça donne grandement envie et je prépare déjà le dolipranne ^^
Exellent project le coup du style différant pour chaque numéro c’est pas mal pourquoi pas mais toutes ces histoires vont elle nous amener a quelque chose de commun ? .
Can’t wait!!! (je me souviens encore de l’annonce du projet, pas longtemps après Final Crisis, ce qui commence à dater)
en effet ça a l’air vraiment intéressant!
Pour ceux qui se posent des questions si ce sera relié au New 52, que ça ni queue, ni tête, sur la compréhension des histoires à la Morisson, etc. la réponse est ici:
»Dans le guide, nous aurons donc droit à la carte complète du Multiverse avec tout un tas de références à ce propos. Cette carte pourra ensuite être une source d’inspiration pour d’autres auteurs à l’avenir et nous verrons qu’il restera 7 mondes inexplorés que DC pourra utiliser dans le futur. Morrison conclut en disant que ces mondes ne sont pas juste une excuse pour créer un Evil Batman ou ce genre de choses. Ce sont bien des mondes complètement développés qui pourront vivre dans les comics pour longtemps »
Il ouvre aux futurs auteurs de DC des pistes de réflexions sur le futur de DC, que ce soit du New 52 ou pas. Morisson est l’auteur moderne de DC qui pose ses bases Canoniques, exactement comme dans le Silver Age DC avait aussi 1 ou 2 auteurs essentiels pour poser ses bases Canoniques pour tels personnages. Cette fois Morisson se sert des mondes parallèles et s’inspire justement de certains auteurs du passé pour le faire à sa manière. À première vu c’est certain qu’il semble difficile d’accès, mais lui en réalité s’amuse comme un p’ti fou à élaborer des scénarios aussi fantaitistes que les histoires du Silver Age. Morisson voit comme un visionnaire le monde du Super-héros comme la notion moderne des »Gods », qui porte le nom de un de ses essais sur la notion de S-H et de la manière que sa carte est conçue démontre un peu son appartenance à une croyance personnelle, la conception d’une Carte Céleste sur la hiérarchie des mondes visibles et invisibles. Observer tout en haut de la carte ce type avec un capuchon portant un grand livre ouvert. Morisson donne un comme Ordre Universel de ces mondes par une hiérarchie bien établie.
Morisson nous invite à laisser de côté notre esprit cartésien et de se laisser aller comme lui à la fantaisie, comme il fait lui quand il lit le Golden Age et le Silver Age: il s’amuse comme un enfant à refaire ce monde.