[Review VO] Teen Titans #1

Les points positifs : C’est beau Un meilleur départ que la fin de l’ancienne série Un contexte/vilain à développer mais intéressant Les points négatifs : Pas réellement fun à lire L’esprit d’équipe/groupe faible Une « équipe » pas encore/toujours pas attachante

« … Who were you going to kill ? » – Wonder Girl

• Scénario : Will Pfeifer  – Dessins : Kenneth Rocafort – Couleurs : Dan Brown

• DC Comics THE NEW 52 – Teen Titans #1 – 16 Juillet 2014 – 32pages – 2.99$

Teen Titans c’est l’une des grosses séries de DC Comics qui n’a pas eu la chance d’avoir un beau retour suite à l’arrivée des New 52. Le titre mettant en scène la bande d’ados super-héroïques avait de toute façon mal débuté pour parvenir ensuite à l’exploit de toujours aller tutoyer le fond du trou de la médiocrité. La fin de la série était alors annoncée comme une véritable délivrance tellement la lecture de leurs « aventures » devenait une incroyable purge, et ce, malgré les quelques petits miracles sur la route. Aujourd’hui DC Comics prend le pari de déjà faire revenir la série d’entre les morts avec une nouvelle équipe créative.

La première chose qu’il faut bien comprendre c’est qu’il s’agit d’un numéro d’introduction et qu’en tant que tel, on ne peut encore tout voir et tout comprendre. Ce nouveau numéro #1 ne prend d’ailleurs aucunement la peine de vous expliquer ce qu’il s’est passé avant ce nouveau départ, et c’est finalement tant mieux, surtout si DC Comics veut attirer de nouveau lecteurs. Alors ça donne quoi ? Déjà, on va parler de Kenneth Rocafort histoire de déblayer le terrain de ce côté-là. Comme toujours c’est beau, c’est classe et dynamique. Mais comme toujours il y a un peu trop d’espace qui n’est pas tout simplement pas pris en compte et c’est donc tout blanc ou un gros aplat de couleur. Faut s’y faire, apparemment on ne peut pas tout avoir. Le découpage n’est pas forcément des plus adroits non plus et les couleurs, par Dan Brown, sont tantôt splendides, tantôt tristes à mourir.  Globalement c’est tout de même très agréable à suivre. On se situe dans une bonne moyenne.

Je sais que la partie qui vous intéresse le plus c’est le contenu. L’histoire et les personnages. Vous pouvez avoir votre « ouf » de soulagement mais attention, tout n’est pas rose, loin de là. Ce premier numéro, remplit sa vocation d’introduction, surtout pour le vilain, ou plutôt la vilaine puisque c’est une femme. Son credo, les nouvelles technologies et l’omniprésence de S.T.A.R. Labs dans la vie de tous les jours des citoyens. D’ailleurs, cet aspect de la sur-présence de la technologie et de ses usages est bien représenté puisque les téléphones, ordinateurs, appareils photo et autres objets avec écran sont légion dans les pages de ce Teen Titans #1. Peut-être même un peu trop pour être vraiment naturel. La mission des Teen Titans, éviter que le bus pris en otage pour cette demoiselle au caractère bien trempé ne finisse sa course dans l’enceinte de S.T.A.R Labs, tuant au passage les enfants et les parents présents à l’intérieur. Rien d’exceptionnel mais ça a le mérite d’être efficace.

C’est maintenant que les choses se gâtent un peu. La série précédente n’avait, en fait, rien compris à ce qui pouvait faire la force de cette équipe, ce qui est la faute de ses auteurs, faut bien le dire. Il n’y avait aucun sens de camaraderie, les personnages avaient tous des personnalités détestables, limite psychotiques voire complètement sociopathiques. Ici, chacun des personnages, qu’on ne va pas de suite appeler héros, faut pas déconner, a une voix distincte à défaut d’un réel caractère. Red Robin est le stratège et leader du groupe de toute évidence, Wonder Girl est la bourrine de service un peu crâneuse et carrément coquine, Bunker joue un peu trop le nerveux par rapport à avant, Beast Boy c’est le clown (normal) pendant que Raven…bah c’est Raven quoi. En lisant le numéro vous comprendrez très vite que certains sont bien dans leur posture, alors que pour d’autres ce n’est pas gagné. Par exemple, pour Bunker, la réaction de sa scène finale est à la limite de l’incompréhensible pour ce personnage, en tout cas je ne me rappelle pas du tout de lui comme ça dans la série précédente et j’avoue ne pas l’aimer ici. Surtout que c’est Beast Boy (qui est maintenant vert, sans AUCUNE raison ni explication) qui doit le calmer… et encore pour une fois, sur un sujet qui ne devrait pas être traité de cette façon. S’il n’y a définitivement rien de très grave ici (on pourra quand même lever un sourcil de dubitation sur le fait que la vie, même si c’est celle des méchants, semble si frivole aux Titans), le numéro est parsemé de problèmes qui font tiquer et qui viennent vraiment diminuer le plaisir de lecture. L’équipe n’est clairement pas montée depuis très longtemps, suggérant qu’elle soit assez jeune. Red Robin fait vraiment leader confiant mais dont l’autorité reste fragile alors qu’il ne contrôle pas vraiment ses coéquipiers. Heureusement ils semblent avoir un bon timing. Le problème principal vient surtout de l’apparente froideur des personnages. Même si je ne suis pas fan de certains personnages, je ne peux objectivement pas, ne pas parler des petites bonnes choses qui se trouvent dans ce premier chapitre. Ainsi, la dynamique entre les personnages, si elle doit être affinée, est intéressante et plutôt dans le bon ton pour une bande d’ados. La poitrine de Wonder Girl ne la gêne pas outre mesure, ni même le lecteur, donc tout va bien et le parti pris d’ancrer le premier arc autour des nouvelles technologies et le sujet sous-jacent qui est la surexposition de la jeunesse peut s’avérer être judicieux.

À défaut d’être bon, ce premier numéro de Teen Titans nouvelle formule n’est pas mauvais. Après la catastrophe made in Lobdell, j’attendais un coup d’éclat dès cette introduction pour bien mettre les choses au clair. Malheureusement ce n’est pas le cas. Toutefois, ne jetons pas le pavé sur la mémé tout de suite, les bases ne sont pas à jeter et la direction qui s’annonce semble intéressante, ou tout du moins plutôt rafraichissante.