[Review VO] Robin Rises : Omega #1

Les points positifs : Une récit enragé et touchant Le travail d’équipe La caractérisation de Batman Les points négatifs : Parfois confus Des dessins inégaux

« We have come for chaos !  » – Glorious Godfrey

• Scénario : Peter J. Tomasi  – Dessins : Andy Kubert, Jonathan Glapion – Couleurs : Brad Anderson

• DC Comics THE NEW 52 – Robin Rises : Omega #1 – 16 Juillet 2014 – 48 pages – 4.99$

Attention cette review contient un spoiler (mineur) du numéro. Vous êtes prévenus. 

Le tout nouvel arc important pour Batman and Robin commence ici, avec ce Robin Rises : Omega #1. Comme son nom l’indique, cet arc Robin Rises verra en son dernier numéro l’apparition d’un nouveau Robin, enfin, d’un Robin car nous ne connaissons en rien son identité, s’il est nouveau, pas nouveau, d’où il vient, etc. D’ici Décembre et le Robin Rises : Alpha #1, nous suivrons alors la quête finale de Batman à la recherche de Robin.

Ce numéro est la suite directe de Batman and Ra’s al Ghul #32, où nous avions une dernière double page assez curieuse puisque nous y retrouvions des habitants d’Apokolips. Oui rien que ça. Mais avant de savoir ce qu’ils font là, Batman fait un point sur les évènements qui l’ont conduit à cet instant aux côtés de Ra’s, aux alentours de l’ancienne Nanda Parbat. Cette retrospective retrace toute l’histoire de la conception de Damian jusqu’à sa mort puis jusqu’au déni de Batman au sujet de cette perte tragique. Les planches sont assez légères et pales et contrastent avec celles qui suivront lors du retour au présent mais collent du coup très bien à ces souvenirs sur lesquels revient Batman. C’est touchant, et honnêtement je peine encore à voir Damian se faire empaler par son clone sous les ordres de sa mère, la lettre qu’il a laissé, la relation père-fils, mais bon, malheureusement il faut y passer. Ces souvenirs permettent également une incursion dans la tête de Batman qui avoue enfin ce qui lui arrive et on sent la colère qu’il a envers lui-même lorsque l’on arrive à la fin de ces pages. On sent la tristesse, la douleur et la colère. C’est vraiment bien amené.

Ensuite vient le temps des explications sur la présences des forces d’Apokolips sur Terre. Ils sont venus chercher quelque chose de bien particulier que Batman n’est pas prêt à leur donner. Mais ce quelque chose est surprenant et la suite n’en est que plus surprenante. J’ai beaucoup aimé les doubles pages où l’on voit d’un côté Ra’s al Ghul, Batman et leurs alliés face aux nouveaux venus, prêts à la bataille. On sait que ce n’est plus qu’une question de cases avant que ça éclate. Les planches changent radicalement de tons avec des couleurs éclatantes et des traits plus travaillés, comme plus épais et foncés. On sent radicalement la cassure entre le passé et le présent c’est vraiment agréable !

Une fois que la bataille commence, ça part dans tous les sens, on sent la colère des personnages, la prétention de Glorious Godfrey. Le travail d’équipe est bien utilisé notamment entre Batman et Frankenstein, même Titus a droit à sa part du spectacle. Le fait qu’il soit là nous ramène toujours à Damian et à la relation qu’ils avaient tous les deux. Jusque là j’étais à fond dans l’histoire quand d’un coup…PAF…Une nouvelle équipe se ramène et là pour le coup, c’est sympa, mais j’ai pas trop aimé cette incursion qui semble forcée. Bon c’est bien expliqué tout ça, mais je trouve que les personnages pris un par un comme précédemment dans le titre c’était intéressant autant là d’un coup les voir tous réunis débarquant en fanfare… Je ne suis pas convaincue… Peut-être trop de mainstream d’un coup haha… Maintenant, reste que la caractérisation de Batman explose dans ces scènes. Son mauvais caractère, sa colère, sa rage se font clairement ressentir, et ce n’est pas Shazam ou encore Luthor qui diront le contraire. Ah oui, j’avais oublié de le dire, mais c’est la nouvelle Justice League qui vient de s’ajouter au combat. Je spoile certes mais ce n’est pas grave car nous savions que tôt ou tard on les verrait quand on connait déjà la couverture de Batman and Robin #33 qui sortira le 23 juillet.

En fin de numéro, avec les super-stars qui ont fait leur apparition, le titre prend une nouvelle direction tout à fait intéressante avec Batman qui se dresse contre eux, instoppable, prêt à tout pour faire ce qu’il a à faire. Du coup, même si je n’apprécie pas spécialement de les voir, cela reste quand même censé et bien intégré dans le numéro. Reste que j’ai vraiment adoré le coup des orques et de Shazam qui se prend un petite misère. Donc en fait, Peter J. Tomasi sait parfaitement où il va, même si cela doit peut-être déplaire un peu aux lecteurs en ajoutant des personnages qui n’ont rien à faire là (quoi comment-ça j’ai quelque chose contre Luthor ? Non ce n’est pas vrai).

Par contre, aux dessins on retrouve Andy Kubert, qui fait du grand Andy Kubert. Certaines double-pages sont sublimes, certaines cases sont de haute volée, et d’autres sont affreuses. Le plan sur la tête de Glorious Godfrey vu de dessous, on en parle ? Certains visages de personnages passent aussi à la moulinette et cette inégalité n’est pas spécialement agréable dans un titre qui mériterait presque un sans-faute. C’est dommage. On ne peut pas jeter la faute sur Jonathan Glapion à l’encrage car ce n’est pas lui qui décide des angles ni des traits sur lesquels il doit travailler. Ils existaient déjà avant qu’il pose son encre dessus. En fait, on se retrouve un peu dans la même configuration que dans Damian : Son of Batman, la mini-série où Kubert s’en donnait à coeur joie sur certaines cases avant d’en bâcler des suivantes.

Sinon, c’est dans l’ensemble pas mal du tout, j’aurais préféré que tout ceci se passe en petit comité, ce n’est pas le cas et je m’en accommoderais, de toute façon je n’ai pas le choix. Mais la quête de Batman n’est pas terminée, et le mettre en rogne était vraiment la dernière des choses à faire. Je suis impatiente de le retrouver plus remonté et rancunier que jamais dans Batman and Robin #33. 

UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !

J’en attendais beaucoup de ce numéro chargé d’introduire ce nouvel arc pour la série Batman & Robin. Après avoir passé des mois sans co-équipier, Tomasi nous a annoncé qu’un nouveau Robin émergerait des graines de cette nouvelle histoire. C’est clairement quelque chose dont j’attends, surtout avec l’implication sous-entendue d’Apokolips et dans le titre, et amenée par la conclusion du dernier Batman & Ra’s Al Ghul. Pourtant la déception est là. Premièrement, parce qu’on passe les dix premières pages (grosso modo) sous forme de gros résumé du run de Morrison, de Batman and Son à Batman Inc. en continuant avec la série B&R des New 52. Je comprends que le numéro se veuille une porte d’entrée potentielle pour de nouveaux arrivants, mais je trouve ça dommage de perdre tant de place là dedans. Reste la majorité du numéro qui n’est simplement qu’une grosse baston générale (avec certains traits amusants, certes) et j’aurais aimé qu’on entre un peu plus dans l’histoire. Car cet ensemble qui tient en 48 pages aurait pu le faire en moitié moins. Reste que j’ai apprécié le liens aux séries Batman/Superman et à Earth 2 et quant à la motivation de Batman à aller vous-savez-où, ça me botte également, j’ai espoir d’avoir droit à une histoire originale et aux conséquences réellement importantes. Reste que c’est assez paradoxal : le numéro m’a déplu, mais a néanmoins réussi à m’accrocher pour aller lire la suite. Je dois pas savoir ce que j’veux.

 – ArnoKikoo