Off My Mind #13 : Green Arrow – qui a peur de Kreisberg ?

Arrow, c’est le mal

La réponse est toute trouvée, enfin, je crois. Arrow, ça vient de la CW. Et la CW a ce cachet qui fait que la série est critiquée pour ses caractéristiques qui sont celles de la CW, à savoir des triangles amoureux à foison, des personnages tous très beaux (et riches, un peu), une esthétique un peu brillante, puis des fois c’est un peu kitsch parce que bon, il y a pas 10 millions de dollars au budget non plus par épisode. En fait, je crois que vraiment le truc qui bloquerait les gens ce sont les histoires d’amourettes, Ollicity, ce genre de choses. C’est rigolo, d’un côté on dit que les New 52 c’est trop sombre, on gueule parce que les super-héros ont pas le droit de se marier, puis si on envisage des love interests, ça gueule ? N’oublions pas que le support comics a cette fabuleuse liberté qui l’affranchirait, tant bien même qu’elle voudrait se faire adapation stricte de la série tv, des toutes les contraintes qui y sont liées : exit le jeu d’acteur, exit les problèmes de rythme (on ne met pas autant de choses en 20 pages qu’en 40 min. de télévision) exit les décors cheap, exit la réal, bref, quoi que vous n’aimiez pas, il y a peu de chances de le retrouver sur le papier. Mais c’est sûr que si vous n’aimez pas Arrow, le changement d’équipe créative va vous inquiéter. Pour moi, la seule chose qui puisse arriver c’est tout simplement que Kreisberg et Solokowski soient de mauvais auteurs, mais ça, qu’ils viennent de la tv ou d’ailleurs, qu’est-ce qu’on y peut ? Je vais même en rajouter une couche. Pourquoi n’ai-je pas peur que Green Arrow devienne la version Arrow en comics ? Tout simplement parce que le comics Arrow existe déjà. Et chose, rigolote, que Kreisberg et Solokowski ont été en charge de son écriture sur pas mal de numéros. Alors qu’on les prenne pour des guignols ou pas, faut-il penser vraiment que les deux auteurs s’amuseraient à transposer leur travail déjà fait sur Arrow et faire de la redite sur Green Arrow ? C’est d’ailleurs un point que les auteurs ont souligné lors de l’annonce de leur arrivée sur le titre (comme s’ils avaient anticipé les critiques qu’on pourrait leur faire), qu’ils n’avaient pas l’intention d’écrire, je cite « Arrow : the comicbook ».

Et le comicbook Arrow, ça donne quoi ? Je peux vous en toucher quelques mots avant qu’un de mes collègues en fasse la review lorsqu’il sortira en VF. Si dans l’ensemble, la qualité n’est pas des plus transcendantes (je n’ai pas trouvé ça spécialement mauvais, et ça se raccordait bien à pas mal de points abordés dans la série tv ; c’est surtout au niveau artistique que ça pêchait un peu par contre), ce qui m’a surtout frappé c’est que, même en se voulant l’adaptation directe de la série tv, je l’ai trouvée différente de cette dernière. Déjà à cause des limitations de la série qui ne sont plus là ; le comicbook est autrement plus violent et graphique que sa version tv. Et le ressenti qu’on peut avoir vis-à-vis des personnages n’est également pas le même (parce qu’il y a le jeu d’acteur en moins ?). Oliver Queen, en particulier, m’a marqué lors d’un numéro où il exécute de sang froid un malfrat, de façon extrêmement rude, qui rend le personnage presque méconnaissable, mais pas moins intéressant. Les personnages ressemblent un brin aux acteurs qui les interprètent mais là aussi, ça m’a à peine marqué. En tout cas, les défauts qu’on peut trouver au comics Arrow ne sont pas les mêmes que ceux qu’on peut reprocher à la série tv dont il est adapté. Toujours est-il que si vous voulez vraiment lire du Arrow en comics, l’offre est là depuis pas mal de temps (ça reprendra cet automne avec la saison 2.5) et je ne vois pas quelle raison on aurait de voir un doublon avec le comics Green Arrow.