[Review VO] Red Hood and the Outlaws Vol. 4 : League of Assassins

Review Red Hood and the Outlaws Vol 4
Red Hood and the Outlaws Vol. 4 : League of Assassins
Les points positifs :
  • Un changement de statu quo
  • L’accent mis sur Arsenal
  • Un univers développé
  • Le tie-in à Zero Year
Les points négatifs :
  • La caractérisation de Jason…
  • … et celle d’Arsenal aussi en fait
  • Une intrigue lassante
  • Les pseudo twists
  • L’inconsistance artistique

« I’ll do it, Bronze Tiger. I’ll lead you. I’ll take control of the League of Assassins. » – Jason Todd


  • Scénario : James Tynion IV – Dessins : Julius GopezAl Barrionuevo, Jeremy Haun, Ray McCarthy, Walden Wong, Sandu Florea, Wayne Faucher, Ian Churchill, Ken Lashley Couleurs : Nei Ruffino, Javier Mena, John Kalisz, Blond, Bit, Daniel Brown – Couverture Ken Lashley et Matt Yackey


La série New 52 Red Hood and the Outlaws revient dans ce quatrième volume après un troisième qui m’avait laissé un sentiment partagé. Ce quatrième tome apporte un changement considérable pour la série puisqu’il signe le début du run de James Tynion IV, scénariste protégé de Scott Snyder et co-créateur de la série Talon, qui aura remplacé Scott Lobdell et pris la lourde tâche de continuer l’histoire de Jason ToddArsenal et Starfire après l’event « Death of the Family » qui aura eu de lourdes conséquences pour Jason. Ce denier aura en effet compris que l’intégralité des évènements importants de sa vie auront été manipulés par le Joker lui-même, faisant de lui une marionnette presque sans libre arbitre…

Que décide donc de faire Jason Todd ? C’est très simple, il part dans les montagnes tibétaines histoire de retrouver S’aruun être éternel membre de la All Caste et protecteur de la Chamber of All, et lui demande de lui effacer l’intégralité de ses souvenirs liés aux actions du Joker. Ce dernier va s’exécuter et le lecteur constatera que cette perte de mémoire est bien plus importante qu’espérée. Lorsqu’Arsenal et Starfire réussissent à rejoindre Jason, il n’est plus vraiment ce qu’il était, ayant oublié ses amis et jusqu’à son nom. James Tynion IV profite de ce twist scénaristique pour proposer un nouveau statu quo à l’équipe qui n’est en fait plus vraiment une équipe. Au départ Arsenal et Starfire essaient d’unir leurs forces pour ramener Jason avec eux, mais au fil de l’aventure, chacun ira de son côté, les caractères des personnages et leurs actions étant incompatibles.

Tynion essaie également de s’attarder sur Roy Harper et son passé, quelque chose qui n’a pas été très développé dans les New 52. Tout au plus savions nous via Green Arrow qu’il avait fait équipe avec lui (et Diggle) il fut un temps. Et ça tombe bien puisque Green Arrow fera une incursion dans la série le temps d’un numéro, à la base avec de bonnes intentions (à savoir, prévenir que les têtes de Red Hood et ses Outlaws ont été mises à prix), mais sa présence ramènera de douloureux souvenirs à Roy. Et préparez-vous à voir ce dernier au plus bas de son mental. Tynion insiste, très certainement trop, sur la plongée dans le désespoir de Roy après la fin de son team-up avec Queen, et ça se retrouve dans tout le volume, plombé par un Roy toujours en train de pleurer sur son sort, un type ultra émotif qui ne cesse de dire qu’il est « cassé de l’intérieur », qui se rattache comme il peut à Jason et Starfire car c’est la seule chose qui le fait avancer dans la vie, etc, etc… Du vrai pathos, qui devient assez indigeste. En plus de ça, il faudra accepter le fait que Roy ait choisi comme psy le Dr. Hugo Strange, ce qui fait quand même lever de gros sourcils au lecteur. Enfin, peut-être qu’il n’y a que moi qui aura été dubitatif en voyant ça ?

Mais si vous aimez le pathos, alors vous allez être servis. Beaucoup, beaucoup. Comme je vous l’ai expliqué, Jason Todd a eu sa mémoire effacée. C’est un procédé sympa pour Tynion qui va pouvoir modeler le personnage à son bon vouloir. Et là aussi, nous aurons affaire à une véritable pleureuse, qui renie complètement son passé et ses actions. Il n’y a qu’à voir sa réaction lorsqu’il re-découvre qu’il a été Red Hood. Alors oui, c’est une réaction qui peut sembler logique (découvrir qu’on est un p*tain de tueur, ça doit faire un choc), mais c’est bien trop radical pour un Red Hood qui avait déjà perdu de son côté expéditif et badass avec les New 52. Le Jason Todd présenté ici a le charisme d’un enfant de choeur et si d’un côté on peut apprécier de voir Tynion prendre des risques et proposer du changement, dans ce cas ça ne va pas à son avantage. De la même façon, son histoire globale pourrait être intéressante – faire débarquer toute la Ligue des Assassins avec des personnages bien connus comme Lady ShivaBronze Tiger ou Cheshire – mais la trame scénaristique, au départ excitante (Jason Todd en leader de la Ligue ?) prend vite des allures de récit d’héroïc-fantasy à base de « tu es l’élu » « seul toi peut nous sauver » et gnagnagna… Tu parles d’une intrigue qui n’a pas été déjà vue, et revue, et de meilleure façon que celle-là. Sans compter l’utilisation de certaines lignes de dialogues vraiment poussives, et des retournements de situation qui achèvent de rendre confus le lecteur, à base de « hahaha c’était tout prévu depuis le début en fait » qui n’ont pas vraiment de cohérence entre eux. Mais je crois que le pire dans tout ça, c’est que DC Comics a décidé de ne pas publier l’intégralité de l’arc de Tynion dans ce volume… Il en manque un numéro. Un seul (celui d’après servait d’aftermath et n’avait plus trop de rapport avec l’intrigue). Et sachant que le numéro sur lequel on termine la lecture est celui qui contient le plus d’invraisemblances, je vous laisse imaginer l’enthousiasme que ça laisse pour découvrir la suite.

Mais il ne faut pas que je m’acharne de trop sur Tynion, à qui il faut tout de même reconnaître quelques qualités sur ce titre. La première c’est qu’il a choisi, en reprenant le titre, de ne pas laisser derrière le travail de Lobdell mais au contraire de l’incorporer dans son histoire. La retcon de Lobdell sur le Joker est en effet l’élément moteur premier du récit et de tout ce qui va en découler. Tynion utilise également le conflit qui oppose la All Caste et les Untitled, des personnages utilisés dans les premières heures New 52 de la série. De plus, et même si c’est fait par ce que j’appellerai une petite entourloupe scénaristique, Tynion modifie le statu quo de Red Hood et de son équipe (qui n’en est plus vraiment une), ce qui lui permet d’explorer plus en profondeur la psyché des Outlaws, avec Arsenal notamment. On le voit même essayer de développer des faits du passé entre Starfire et Nightwing, même si ça ne débarque que sur une page et qu’on en reparlera plus après (sauf pour faire chouigner Arsenal encore et encore). De bonnes idées, donc, mais le problème – et c’est de façon curieuse, un peu comme Lobdell – c’est que ces idées sont mal exécutées (le coupe du « j’avais tout prévu » est vraiment honteux). Reste le tie-in à Zero Year qui est à mon sens LA perle de cet ouvrage. En l’espace d’une vingtaine de pages, Tynion réussit en effet à mêler les éléments de Lobdell sur Joker avec le Zero Year de Snyder, sa propre intrigue sur La Ligue des Assassins tout en incluant des éléments plus classiques de la continuité de Jason dans les New 52. Et le tout, dans un récit cohérent de A à Z et très joliment illustré.

Et si je mentionne la qualité artistique de ce tie-in, c’est parce que sur le reste de l’ouvrage, on est clairement en dessous de ça. Durant le passage de Tynion sur la série, Red Hood a en effet connu de nombreux artistes, ce qui a contribué à de chouettes inégalités au fil des numéros qui se retrouvent dans ce tome, et qui plombent la lecture, car dans l’ensemble c’est vraiment pas très beau, mention spéciale pour Roy Harper dont les visages passeront par toutes les déformations possibles et inimaginables. Pourtant l’artiste Julius Gopez est quand même celui qui est le plus présent, mais même lorsqu’il est là, l’encreur n’est pas toujours le même, et le style change radicalement en fonction. L’exemple le plus frappant est lorsque Lopez s’encre lui-même, ce qui donne un aspect très « énervé » au dessin, comme si l’artiste avait encré ses planches en se disputant avec quelqu’un. Un autre personnage qui pâtit sévèrement de ces inégalités artistiques est Bronze Tiger qui, en fonction des numéros, aura soit un aspect menaçant, soit une tête bonne à porter le surnom de Bronze Kittycat. Vous aurez également remarqué qu’il y a un très grand nombre de coloristes, et je vous laisse deviner ce que ça implique… Vous l’aurez compris, la claque visuelle, ce n’est pas ici que vous l’aurez.

James Tynion IV souffre sur Red Hood and the Outlaws des même problèmes que peut avoir Scott Lobdell sur d’autres séries : il a des idées, mais n’arrive pas à les mettre en exécution de la meilleure façon. Et encore, là où Lobdell faisait du fun sur Red Hood, Tynion nous verse dans un pathos larmoyant en réinventant un personnage qu’on ne reconnaît plus, et en nous servant une intrigue dont l’excitation retombe aussi vite qu’elle prend des allures clichés remplies d’incohérences. Et le pire, c’est que la conclusion de l’arc (qui s’étale dans ce long tome) n’est pas présente. On se consolera avec le tie-in à Zero Year qui tranche vraiment avec tout le reste, tant d’un point de vue histoire qu’au niveau des dessins. Et on en viendra à regretter que Lobdell soit parti du titre ! 

En passant par les liens affiliés BDfugue/FNAC/autres présents sur le site, DCPlanet.fr reçoit une faible commission. Qu’importe le montant de votre panier, vous nous aidez ainsi gratuitement à payer l’hébergement, modules, et autres investissements pour ce projet.

ArnoKikoo

ArnoKikoo

DC COMICS : L'ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE

DC COMICS : L'ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

À lire aussi

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

Rejoignez la discussion

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Hyanda
9 années il y a

Arf je n’ai lu que le tie in Zero Year en single de cet arc et ça m’avait bien donne envie de lire la suite ( car il est vraiment très très bon il est vrai!) Cela dit je préfère quand même avoir une idée de ce que je lirais pour être (ptetr) moins déçu au final! Merci pour la review en tout cas!!

halcyonday
halcyonday
9 années il y a

C’est vrai que la fin est frustrante quand on sait qu’il reste que 2 numéros de Tynion.
Perso, c’est l’apparition de Green Arrow que j’ai pas trouvé super utile. Après, je trouve quand même que ce volume 4 se lit vite et il m’a quand même plu dans l’ensemble (beaucoup moins que les deux premiers tomes mais ça va ça passe).

DC Universe FRA

Rejoignez la première et la plus grande communauté non officielle DC Comics Francophone et participez aux discussions Comics, Films, Séries TV, Jeux Vidéos de l’Univers DC sur notre Forum et serveur Discord.

superman
2
0
Rejoignez la discussion!x