C’est l’heure pour les vampire d’entrer réellement en scène dans Hinterkind. Ils viennent ici rassembler les histoires qui semblaient se disperser de plus en plus. En toute première partie nous découvrons l’histoire de ces vampires, et leurs intentions. L’histoire des créatures oubliées par l’humanité et simplement ramenées au domaine du cinéma et de la fiction est bien trouvé. C’est une bonne partie, et honnêtement peut être la seule qui ne soit pas bancale dans ce numéro. Car ensuite nous avons des tentatives d’héroïsme ratées, puis encore une prise d’otages qui vire au remerciement puis à l’attaque. Ian Edginton reprend sa mauvaise habitude de livrer un point intéressant pour de la parole sans fin sur le reste du numéro. On retrouve toujours la même équipe sur les planches et comme d’habitude, c’est pas joli joli même si nous sommes quand même mieux servis que lors des premiers numéros. Je ne vois pas trop quoi dire d’autre, à part que cette fois mon intérêt n’est pas piqué pour la suite. Oui, ce titre me fatigue de plus en plus.

Petit parfum de Mad Max cette semaine dans Infinite Crisis puisqu’on se retrouve dans une ambiance post-apocalyptique. Même si ce côté là est plutôt intéressant et que quelques petits moments bien cool viennent faire sourire ici et là, on se retrouve encore et toujours avec les mêmes défauts depuis le début. En effet, il est très difficile de s’intéresser à tous les personnages puisqu’on ne sait rien d’eux. Abnett garde peut-être ça pour la suite mais le problème c’est qu’en l’état, ça ne donne pas vraiment envie d’en savoir plus justement. Le déroulement de l’histoire semble, en plus, un peu artificiel et les quelques scènes d’action sont vraiment forcées. Il est même assez difficile de ressentir une vraie menace alors que c’est quand même l’avenir du multiverse qui est en jeu. De son côté, Javier Garron réalise un bon travail en attachant un soin particulier pour retranscrire les émotions des personnages et même si les traits sont parfois exagérés, l’ensemble tient la route.

Hélas, j’en viens quasiment à la même conclusion chaque semaine, Infinite Crisis ne sombre jamais complètement, notamment grâce au développement d’ambiances très réussies mais ne nous offre jamais de moments inoubliables pour autant.

Le tandem Oliver/Harley n’est plus et d’une certaine manière il est tout à fait logique que Dinah soit celle qui le remplace. Malheureusement Dinah n’est pas Oliver et l’échange verbeux entre les deux personnages n’a pas du tout la même saveur que pouvaient avoir ceux du premier duo. Evidemment le contenu n’est pas du tout le même et n’est pas vraiment propice à l’humour. C’est d’ailleurs l’un des gros problèmes ici pour moi. Même si je peux comprendre pourquoi Harley et si sérieuse et si saine d’un seul coup, bien qu’elle n’ait jamais été réellement folle, le contraste est assez saisissant. Oui leur dialogue est touchant et Tom Taylor sait toujours autant y faire. Heureusement d’ailleurs parce que cette deuxième année d’Injustice ne repose quasiment que sur ces dialogues. Pourtant les numéros filent et l’intrigue n’avance presque pas. Le mélange d’impressions positives et négatives m’énerve encore plus puisque je ne sais pas sur quel pied danser. Dans tous les cas la lecture reste agréable et pour ceux qui suivent ou veulent suivre la série c’est un passage obligé. À lire en TPB pour votre bien !

Alors que le crossover Justice Lords Beyond touche à sa fin avec cette avant-dernière partie, Christos Gage envoie tout ce qu’il peut pour rendre l’affrontement entre Lord Superman et le reste de la Justice League. La révélation du dernier numéro n’a pas l’air d’avoir pour le moment énormément d’importance mais on pardonnera ça au vu de l’action présente, avec son lot de rebondissement, et une série de pages à la fin qui fait monter la pression jusqu’à un climax étouffant. On retient littéralement son souffle en tournant les pages, avec une certaine appréhension quant à ce qui va nous être montré. Et pour cela, on peut également remercier Dexter Soy de revenir en grande forme avec une action très lisible, des personnages franchement beau… Puis ce design de ****** quand même, cette grande classe !

Art Baltazar et Franco remettent le couvert cette semaine avec un second numéro pour Tiny Titans : Return to the Treehouse. Dans ce nouveau numéro tout plein de mignonerie, nous retrouvons nous Tiny Titans accompagnés par Blue Beetle, avec un petit exercice de traduction pour les lecteurs plutôt amusant. Ils sont toujours à la recherche d’une nouvelle Treehouse depuis que la leur a été volée par Psimon et Brainy 5 pour obtenir un badge au club des méchants. Supergirl prend les choses en main pour aller demander de l’aide à son grand cousin Superman. Nous verrons également le Grand Brainiac, tout fier de ses pitchounes et grand menteur, nous verrons la Bizarro family (Robin en fait les frais d’ailleurs). Mais tout est bien qui finit bien, car les Tiny Titans finiront par avoir une nouvelle treehouse spéciale, mais idéale, assez éphémère, et très humide… En fait, non, ils devront continuer leur quête pour notre plus grand plaisir encore une fois. Des fois, je vous jure que Superman ne réfléchit pas beaucoup (des fois ?). Franchement c’est mignon, c’est drôle, c’est parfois débile, c’est Tiny Titans et ça permet de souffler un bon coup en fin de semaine.

On le sait depuis quelques temps maintenant que Doomsday n’est pas nécessairement la mégastar de cet event qu’est Superman : Doomed. Ce numéro #33 d’Action Comics nous le confirme. La partie avec Superman et le virus de Doomsday commence sérieusement à s’éterniser et c’est exactement le même discours que l’on nous ressort au niveau des pensées du héros. La redite est clairement de trop et l’on sent clairement que l’intrigue est un peu trop étalée pour pas grand-chose. À côté de cela, l’intrigue concernant l’autre vilain franchit une nouvelle étape et avance d’un seul coup. Et si la première fois il n’était clairement pas prêt à faire face aux héros de la Terre et surtout à Superman, son nouveau plan prouve une nouvelle fois les capacités d’adaptation et de planification de son intellect. Cela devient d’autant plus intéressant que Greg Pak ramène un autre personnage que l’on n’avait pas vu dans cette série mais dans celle de sa cousine alors que le casting devient vraiment énorme. Aaron Kuder produit du travail de très bonne qualité même s’il faut savoir passer sur la tronche de Supergirl qui fait plus flipper qu’autre chose. Franchement, si vous êtes fans de Superman il ne faut pas passer à côté de cet event. Par contre, cet Action Comics #33 n’est pas le meilleur numéro.

On approche doucement de la fin du premier arc d’Aquaman and the Others avec ce numéro dans lequel les intentions du méchant Legend sont révélées… et autant vous dire que ça ne vole pas bien haut. Aquaman étant très grièvement blessé, le numéro fait la part belle aux Others avec d’un côté Ya’Wara qui erre dans le royaume des morts (et qui fait penser à la Route du Serpent de DBZ) et qui va retrouver, au final, un allié inattendu, et de l’autre le reste de la troupe toujours enfermée qui va venir en aide à Aquaman et Sayeh. Jurgens fait quelques références à l’arc des Others de la série Aquaman et étale sur 20 pages des évènements qui auraient pu tenir sur moitié moins, assurément. Mais la volonté qu’il a à vouloir développer les Others est appréciable même si l’intérêt manque un peu. Lan Medina et Allen Martinez livrent des planches assez correctes (il ne faut pas vouloir regarder de trop près car ça manque un peu de finesse dans les traits) avec des personnages très binmême si le tout a un côté un peu trop lisse, ce qui n’est pas aidé par les couleurs de Matt Milla qui me paraissent un peu ternes. Ca manque un peu de vie, tout ça !

Il est parfois difficile de s’y retrouver au milieu des différentes histoires que rassemble Batman Eternal chaque semaine, et même s’il n’y a que quelques jours entre les numéros, il est parfois bon de se replonger dans les précédents afin de se remettre sur la voie, mais pas ici. Ici on reprend directement avec le face à face très intéressant promis lors du cliffhanger du dernier numéro. Lorsqu’on connait les personnages, on sait que cette scène va droit au mur, mais on sait aussi qu’elle aura des répercussions importantes et j’ai hâte de les découvrir. En parallèle, au GCPD, un plan machiavélique se met en place et il est franchement intelligent, tout mon respect aux scénaristes qui ont trouvé l’idée. J’aime aussi le fait de ne pas trop voir Batman, même si le titre porte son nom, cela laisse plus de place aux personnages tout aussi intéressants. Enfin, la partie Stephanie Brown, toujours très intéressante, toujours bien calculée, on en voit peu mais c’est efficace. Les planches sont d’un bon niveau même si parfois certains visages semblent bouffis ou si les expressions sont mal choisies mais dans l’ensemble c’est très agréable. Maintenant, pour être plus tatillon, j’aimerais voir une colorisation plus sombre sur le titre, on tire plus sur du polar par moment et un travail supplémentaire à la colorisation ajouterait encore plus de drame et de force au titre, ou au moins aux passages impliquants le GCPD.

C’est à n’y rien comprendre. En fait, Batman/Superman #12 c’est la même histoire que le premier arc de cette même série, mixé avec le début de la série Earth 2.  C’est un point de vue intéressant qui aurait pu donner quelque chose de vraiment bien, surtout qu’avec le peu de présence des versions de Batman, Superman et Wonder Wonder d‘Earth 2 on a carrément envie de les voir plus souvent. Ce ne sera pas le cas et si le numéro tient en haleine, la fin est à la fois pire que tout et incroyablement intriguante. En fait c’est surtout le personnage de Kaiyo  qui m’intéresse. On connait ses plans et la justification de ses choix donne aussi du crédit à la caractérisation  des Batman et Superman New 52. Mais cela ne suffit plus à faire tourner la série qui se mord la queue. Une double de dose de Greg Pak ce mois-ci et j’ai l’impression d’être revenu quelques mois en arrière. L’auteur serait-il en mal d’inspiration ? Prépare-t-il quelque chose de si gros qu’il pense nécessaire de nous répéter les choses ? Pour l’instant impossible de répondre et le temps nous le dira.

Tom Raney et Ken Lashley se partagent le numéro et franchement c’est difficile. Les deux ne nous sortent pas le grand jeu et nous servent des planches assez inégales chacun dans leur style. Cela tire le numéro vers le bas alors qu’il n’en avait pas besoin. Et puis, où est Jae Lee bon sang !

Plus que deux numéros, et cela sera terminé pour la série Batwing ! Ce numéro est déjà plus condensé que les précédents et si l’arc se veut simpliste, il est plaisant d’avoir affaire à une menace de moindre envergure, plus simple, mais ici bien présentée. Un ancien taulard, amoureux de la violence, voilà comment est dépeint le vilain sur les premières pages du numéro. On suit son cheminement, sa vie de « criminel », son parcours assez atypique (il n’a pas fini à Arkham à cause de Batman celui-là). L’ensemble est bien dépeint et intéressant, bien que relativement convenu. Quand à Luke, il doit toujours faire avec ses affaires de famille, mais ça ne lui réussit pas du tout, il est en très mauvaise passe. Et l’état de sa soeur Tam est encore en cause. Si c’est redondant, on ne peut nier l’impact dramatique que ce genre d’évènement peut avoir sur une famille, et c’est je pense, ce qu’essayent de faire passer les auteurs. Pour le reste, la rencontre entre Batwing et le nouveau vilain, se passe avec plus de « douceur » qu’on ne l’aurait cru. Cela ne dure pas, mais cela dépeint l’état d’esprit de Luke, qui est plutôt las et détaché. La fin du numéro nous laissera par contre sur une note assez surprenante (avec des tendances horrifiques qui n’ont à priori rien à faire là, et pourtant). J’attends de voir ce qu’ils vont faire pour ce final, même si l’arc ne sera à mon avis pas assez ambitieux pour un final remarquable. Nous verrons bien. Pansica fait comme d’habitude, un très bon boulot, accompagné ici de Julio Ferreira qui fait les « finish » sur le dessin. Cela reste un numéro assez bon.

Cette fois c’est parti, Tom Taylor a appuyé sur l’accélérateur et la série se retrouve à un tournant. Earth 2 #25 est, en effet, un numéro très chargé et quasiment toutes les pistes qu’avait lancées l’auteur jusque là trouvent un écho dans cet épisode. Pas une seul page ne semble de trop et tous les personnages sont mis en avant et alors que j’ai longtemps affirmé que le casting de la série était peut-être trop chargé, Taylor est parti pour me faire définitivement changer d’avis. Ici, l’équilibre entre action et travail sur les personnages est remarquable et le seul reproche que je pourrais faire finalement, c’est que la lecture passe bien trop vite. On est littéralement emporté par le récit qui ouvre même des portes de plus en plus grandes vers la série hebdomadaire World’s End. En plus de ça, Nicola et Trevor Scott sont également de la partie et comme souvent en grande forme. Les planches sont chargées, tout en restant extrêmement lisibles et l’artiste a le bon goût de ne pas vouloir à tout prix en mettre plein la vue et de s’effacer pour être entièrement au service de la narration.

Un chapitre majeur vient donc de s’ouvrir pour Earth 2 et avec un récit fluide et sans temps mort, Tom Taylor est en train de construire une histoire absolument énorme. Plus que jamais, Earth 2 c’est le pied !

Green Arrow c’est de la bombe atomique. On peut dire ce que l’on veut sur l’écriture de Lemire ou le style de Sorrentino ou même les couleurs de Maiolo, mais personne ne peut dire que ce n’est pas bon. Cette première partie de Broken est absolument géniale. Lemire voyage entre passé et présent (comme souvent avec cette série) pour faire de nouveau un parallèle entre deux situations qui paraissent semblables et qui pourtant le ne sont pas. La dynamique entre le frère et la sœur apporte beaucoup de fraicheur et j’en attends beaucoup pour la suite car cela pourrait faire beaucoup de bien à la série. Il ne se passe pas grand-chose dans ce numéro #33 mais la tension monte vraiment petit à petit pour arriver à une page finale qui fait furieusement envie de connaitre la suite. Il n’y a à donc pas grand-chose à en dire si ce n’est que c’est du bon, absolument somptueux et qu’il vous faut lire cette série surtout qu’Urban Comics vous la sert sur un plateau. Vous êtes prévenus !

Quelle enflure ce Venditti. Alors qu’il a fait passer notre Hal Jordan et le reste du Green Lantern Corps par les enfers, il nous livre une petite bataille des plus sympathiques. Les dialogues sont justes, rien n’est vraiment transcendant, mais tout est d’une logique imparable. Il s’agit alors d’une conclusion tout ce qu’il y a de plus satisfaisante. Je me suis demandé alors ce qu’il allait nous raconter dans la dernière partie de son arc, et bah maintenant je le sais grâce à la dernière page. Et là on se dit « et merde, quoi encore, ce n’est pas suffisant ? ». Et la réponse semble être un joli petit « NON ! ». Il n’y décidemment pas grand-chose à se mettre sous la dent en terme d’histoire mais c’est aussi un moment pour observer la réelle évolution du personnage d’Hal Jordan qui passe du gros con des débuts à un chef respectable et qui prévoit enfin plutôt que de simplement réagir. Il y a donc de l’espoir pour notre héros et j’espère vraiment qu’on le reverra au sein de la Justice League à l’avenir, quand tout ce barouf intergalactique sera terminé. En attendant, j’ai hâte d’être le mois prochain !

Justice League 3000 c’est vraiment une lecture qu’il faut prendre comme de l’absurde. Malgré le semblant de tentative de scénario (je suis peut-être un peu dur sur le coup), ce qu’il faut y voir c’est vraiment un pastiche grotesque de ce que serait une Justice League avec des personnages extrémistes (terroristes ?). Ce n’est plus vraiment la vérité depuis que l’on sait que ces personnages commencent à changer, à évoluer vers quelque chose de plus familier avec ce qu’ils étaient avant. Le twist du mois dernier était plutôt cool et ce numéro #8 nous en montre toutes les conséquences. La Justice League fait ce qu’elle essaye toujours de faire, sauver les autres pendant qu’Ariel fait sa petite cuisine de son côté pour faire la même chose alors que The Five n’y voient pour l’instant que du feu. Alors oui ça parle toujours autant, par forcément pour dire grand-chose mais ça reste parfaitement buvable. On se trouve presque au juste équilibre, avec un peu moins de blabla ce serait parfait. Et puis l’autre raison de lire cette série c’est que c’est juste super beau. En mettant de côté les visages féminins de certaines cases, c’est super beau. Porter a toujours un peu de mal avec eux et surtout Wonder Woman qui se retrouve souvent affublée d’un faciès peu enviable, même pour un mec.

On va crever l’abcès tout de suite. Oui ça fait chier d’avoir Superman Unchained #7 seulement maintenant. Oui la série fait débat parce qu’il faut l’avouer ce n’est pas l’histoire qui fera date dans la mythologie du personnage, ni dans nos cœurs, ni dans nos têtes mais bordel qu’est-ce que c’est bon ! Quand je dis que c’est bon, c’est que c’est vraiment fun, du plaisir, du divertissement. L’histoire ? Oubliée ! Il n’y en a pas, il ne faut pas la chercher. Là, on se tape presque 30 pages non-stop d’action ultra débridée, avec des armures de combat, des robots, des explosions, du Batman et de la Wonder Woman, une Batcave qui se fait saccager et un Superman qui a juste la graaaaaaaaaaaaaaaaaande classe. Alors oui je trouve perso que c’est un peu n’importe quoi et qu’on tape un peu dans le type shonen buff armures qui viennent de nulle part mais crotte quoi ! Ca fait Boom de partout, ça se dézingue à tout berzing et puis c’est beau quoi. Jim Lee met son temps et ce n’est pas son meilleurs taff mais il reste au même niveau durant tout le numéro, et ça c’est déjà pas mal pour lui ces derniers temps. Bon le contrepied c’est que ça se lit bien trop vite pour l’attente qu’un tel numéro suscite. Comme toujours quand Jim Lee est impliqué, vivement le TPB. En tout cas le prochain numéro s’annonce au moins aussi explosif.

Du Swamp Thing sans Swamp Thing ça vous dit ?! J’exagère un peu mais ce numéro met quand même énormément l’accent sur le reste du casting de la série en plaçant la Créature du Marais au second plan. Ca peut paraitre curieux mais ça permet de constater une fois pour toute que Charles Soule est parvenu à créer des personnages, plus si secondaires que ça pour le coup, assez profonds pour que l’histoire puisse reposer sur eux. Néanmoins, il faut bien avouer que malgré ses qualités évidentes, le numéro n’est rien de plus qu’une longue exposition du plan des vilains pour venir à bout du héros. On ressort  donc de la lecture avec l’impression qu’il s’agit d’un numéro de transition vers la suite plutôt que d’une grande histoire. Malgré les faiblesses, Swamp Thing #33 reste un vrai bon moment notamment grâce à Javier Pina. L’artiste nous offre des pages très jolies en mélangeant des éléments horrifiques avec des situations plus poétiques.

Au final, même si en termes d’histoire pure, ce nouvel épisode de Swamp Thing est un peu léger, Charles Soule parvient à maintenir notre intérêt en se reposant sur des personnages forts et sur un artiste inspiré.

J’ai compris ce qui me gênait réellement dans cette série. C’est l’intrigue avec Grifter. Voilà plusieurs numéros qu’on le voit errer sur l’île de Cadmus en compagnie de cette gamine et plus récemment de Deathstroke, et ENFIN, on vient de lui expliquer clairement le but de sa présence ici. Le problème, c’est que le lecteur le sait depuis longtemps, et franchement, c’est rébarbatif. Si c’était une des intrigues que j’attendais le plus, ce n’est pas la plus brillante. Mais heureusement, du côté du S.H.A.D.E. et de Frankenstein, ça bouge un peu plus, et c’est assez plaisant ! Il se passe un petit évènement « inattendu » (inattendu pour ceux qui ne suivent pas trop l’autre personnage concerné) et c’est réussi, avec une pointe de légèreté dans la démarche. On remarquera aussi la présence d’un Masked Superman toujours aussi mystérieux, qui suffit à nous intriguer et nous accrocher. Et enfin on revoit un peu du Terry McGinnis, qui va croiser l’intrigue d’un autre personnage tout aussi effacé que lui dans la série, mais qui promet du très bon et surtout une situation clairement intéressante ! Non ce n’est pas avec Firestorm… Ca s’accélère un poil donc. Je suppose qu’on arrive dans un tournant de la série, et une fois le virage passé, j’espère la grande ligne droite avec l’accélération qui va bien. On y est presque ! Et niveau dessins, encore une fois, ils arrivent brillamment à conserver l’unité graphique du titre. Bien que j’ai trouvé le visage de Terry McGinnis assez raté… Mais c’est sans doute parce qu’il ne ressemble en rien à celui de Bruce Timm j’imagine… Donc j’arrête de faire mon rabat-joie. Cela reste un bon numéro (surtout si on enlève la partie sur Grifter largement rébarbative).

Il faut savoir que J.M. DeMatteis est lui même baigné dans la spiritualité, jusqu’à un certain degré tout du moins. Il suffit de suivre son blog pour s’en rendre compte. Et clairement, c’est une part de lui même qu’il pose dans cette série (et dans Blight, dans une moindre mesure). La spiritualité, la rédemption, l’accomplissement de soi, autant de thèmes qui parcourent cette série et cet épisode tout particulièrement. Si à titre personnel, je ne suis pas très proche de ce genre d’idéalisme, je dois reconnaître qu’à travers les pages de ce numéro, cela trouve son sens. Le Phantom Stranger doit toujours conjuguer avec son passé et sa propre honte (rapport à sa véritable identité). Ici, on va lui révéler quelques faits qu’il n’aurait jamais cru possible concernant l’ange défunt, Zauriel. Ces révélations font mouche et se placent dans ce même idéalisme de rédemption que nous raconte DeMatteis sur le personnage. Nous restons dans le fictif, et il n’y a aucun message religieux dans la démarche du numéro, alors que malgré tout il flirte sans cesse avec la religion (et pourtant croyez-moi, cela ne doit pas être simple à gérer), mais il joue sur les sentiments de la bonté humaine et essaye de nous inculquer le pardon, la compréhension et autres joyeusetés du genre. Pour autant, c’est écrit de telle façon que cela ne nous parait pas niais. DeMatteis réunit dans ce numéro tous les personnages qu’il a fait naître à travers la série (même si l’on notera l’absence de Cassandra Craft) en les utilisant à bon escient. La suite s’annonce elle par contre, contrairement à ce numéro assez posé, plutôt explosive ! Les dessins de Fernando Blanco sont dans la même veine que d’habitude, emprunts de mysticisme et de justesse quand à l’émotion des personnages, rarement un dessinateur n’arrive à coller aussi bien au thème de la série qu’il dessine. Un très bon numéro.