[Review VO] Threshold Vol. 1 : The Hunted

Review Threshold Vol. 1 : The Hunted
Threshold Vol. 1 : The Hunted
Les points positifs :
  • Une histoire folle et amusante
  • Une conclusion brillante
  • La mise en abyme de la fin
  • Une certaine richesse de personnages
  • Larfleeze
Les points négatifs :
  • L’introduction très hasardeuse
  • Ne se lit pas pour la présence de tel ou tel personnage

« We’ve been cancelled. »


  • Scénario : Keith Giffen  – Dessins : Tom Raney, Phil Winslade, Scott Kolins, Andrei Bressan, Timothy Green II, Joseph Silver – Couleurs : David Curiel, Andrew Dalhouse, John Kalisz, Chris Sotomayor, Hi-Fi – Couverture Howard Porter, Hi-Fi
  • DC COMICS Green Lantern – Threshold Vol. 1 : The Hunted – Contient : Threshold #1-8, Green Lantern : New Guardians Annual #1 – 26 Février 2014 – 304 pages – 19,99$


Threshold est une série d’action qui se passe dans la partie cosmique des New 52 et qui avait été lancée en 2012 à l’occasion de la 4ème vague de séries du relaunch/reboot de DC Comics. Je me rappelle d’ailleurs que j’avais commencé à faire des Review Express pour DC Planet peu de temps avant que cette série ne soit annulée (après seulement 8 numéros) et comme à l’époque j’avais plus l’habitude de ne lire que du Batman et autres séries plus « mainstream » (dans le mainstream, mais on se comprend quoi), j’avais eu du mal à aborder cette série plus obscure. D’autant plus que j’avais pris le coche en cours de route et que le format de lecture à un rythme mensuel ne m’a pas permis de trop l’apprécier. À vrai dire, en relisant mes critiques d’il y a un an, je me trouve même très sévère avec cette série qui s’aborde, à ma surprise, extrêmement bien en TPB.

Sauf l’introduction. Qui est contenue dans le premier Annual de Green Lantern : New Guardians. Si comme moi, vous n’êtes pas familier de l’univers Green Lantern (ne m’en voulez-pas, j’ai l’intention de m’y mettre, mais pas aujourd’hui, voilà tout !) alors les premières pages vont vous sembler immangeables. Ce numéro sert quand même à présenter celui qui sera le héros de l’histoire, mais ceci est fait dans un numéro tie-in à l’event Rise of the Third Army et nous retrouvons tout un tas de personnages qu’on ne reverra plus jamais après, et les tenants et aboutissants de l’intrigue sont difficiles à percevoir – je le répète, si vous ne suivez pas cet univers de façon régulière. Mais il ne faudrait pas que vous songiez à refermer le livre à cause de cette difficulté, que non ! Car le reste sera bien plus plaisant. Nous allons donc suivre Jediah Caul, un Green Lantern déchu – qui était à la solde des Guardians of the Universe – et qui a le malheur d’être reconnu comme un ennemi de son secteur par Lady Styx. Et quiconque représente une menace pour le secteur Tenebrian Dominion est catapulté sur la planète Tolerance au sein d’un jeu de chasse à l’homme grandeur nature : The Hunted. Les « Hunted » sont simplement ceux qui sont désignés comme des menaces, qui ont leur tête mise à prix, et qui doivent survivre sur Tolerance (le nom de cette planète est d’un cynisme absolu !) alors que quiconque, n’importe quel citoyen, peut prendre les armes et abattre un Hunted pour obtenir la récompense. Le jeu est extrêmement populaire et chacun essaie a) de repérer un Hunted b) de le dégommer ou c) à défaut, d’être au moins présent pour passer à la tv. Et bien sûr, à tout moment les règles du jeu sont soumises à des changements, avec l’arrivée de nouveaux arrivants sur la planète, dont certains auront un rôle particulier. Comme Blue Beetle qui débarque en plein milieu de ce foutoir, pour pimenter le jeu, en tant que Reach Warrior. Il est désigné comme étant un chasseur über-cruel qui a pour rôle d’éliminer Jediah… tout en étant pris pour cible également. Autant vous dire que le pauvre Jaime Reyes n’y comprend pas grand chose et a plus l’air d’une victime désemparée qu’un redoutable guerrier !

Mais qu’on ne s’y trompe pas, si Blue Beetle a rejoint les pages de Threshold après l’annulation de sa propre série, son rôle ne sera que mineur dans l’histoire et sert plus de bonus qu’autre chose. Donc n’allez pas faire le choix de vous mettre à cette série pour lui, vous n’y seriez pas gagnant. En tout cas, pas pour cet aspect là ! Le personnage principal est Jediah Caul, et si ce dernier a été créé spécialement pour cette série, le casting qui gravite autour de lui fourmille de personnages qui ont déjà existé dans le DC Universe, certains remontants à des périodes lointaines, très lointaines. On notera par exemple une nouvelle version de Captain Carrot (appelé ici K’rot) et de son Zoo Crew (Pig Iron et Sleen), un personnage qu’on devrait d’ailleurs retrouver (du moins, une autre version) dans The Multiversitymais aussi Ambush Bug (un personnage, d’ailleurs créé par Keith Giffen, surtout connu dans les New 52 pour animer les double-pages « Channel 52 » dans les singles), Lady Styx ou encore Star Hawkins, personnage mineur créé dans les années ’60 et même un New God du nom de Lonar. Autant vous dire que les vieux lecteurs auront plaisir à retrouver certaines figures plus ou moins connues (voire carrément « moins) et je pense que ça fournit une petite plus-value à la lecture. Même si en tant que jeune lecteur, si je suis passé à côté de bien des références, Giffen ne s’en sert pas comme bases fondamentales de son récit mais vraiment plus comme des clins d’oeil. Je n’ai donc pas ressenti de frustration à ne pas forcément tous les capter.

Reste que le récit est plutôt rythmé même s’il ne déborde pas dans l’action, malgré le pitch de départ qui s’annonce pourtant explosif. Jediah Caul est en quête de récupérer sa lanterne pour pouvoir recharger son anneau, Blue Beetle arrive dans le jeu, certaines cibles se rencontrent pour mettre à sac l’organisateur du massacre, et au beau milieu de tout ça, un évènement des plus inattendus débarque. Je pense que Keith Giffen a eu le droit de faire un peu ce qu’il voulait puisque sa série est clairement à part du reste du DC Universe. Du coup, on s’amuse à aller de rebondissement en rebondissement, d’aller de situation incongrue à encore plus incongrue (en même temps, avec des personnages comme K’rot ou Ember, on ne sait plus à quoi s’attendre), et si certains personnages ne donnent pas l’impression d’avoir quelque chose à raconter (Lonar en tête – mais peut-être qu’il réapparaît quelque part ?), la lecture reste plaisante. Et c’est la conclusion qui en est la meilleure partie. Giffen a profité de l’annulation de sa série pour en faire un parallèle dans son récit, une mise en abyme intelligente où il se moque des lois impitoyables de l’audience, qu’elle soit télévisuelle ou qu’elle vienne du lectorat. Avec toujours ce « Next. Oh right, cancelled. Nevermind. » impitoyable qui vient conclure la série. La boucle est complètement bouclée avec les derniers retournements de situation qui sont amenés de façon géniale, avec l’utilisation habile de back-ups sur Star Hawkins qui en ressort comme un personnage au final plus intéressant qu’il n’y paraissait. Et puisqu’on parle de back-up sachez que ceux de Larfleeze sont également présents. Je ne m’étendrais pas dessus puisqu’ils sont également dans le premier TPB dédié à l’Agent Orange (que je devrais reviewer également) mais s’ils sont de bonne qualité, je ne pense pas qu’il faille les prendre comme unique raison de lire cet ouvrage. Déjà parce que comme dit vous les retrouverez dans Larfleeze Vol. 1 mais surtout que Threshold est bien assez intéressante pour elle !

Concernant les dessins, si on mets de côté Green Lantern : New Guardians Annual #1 qui a l’air assez brouillon (décidément, je ne lui ferai pas de cadeau), l’ensemble du récit est d’un niveau de qualité au-dessus de la moyenne. Tom Raney et Phil Winslade se débrouillent très bien pour faire vivre un univers qui est pourtant très riche en personnages divers, et je n’ai pas relevé de loupés majeurs sur les protagonistes – allez, peut-être certains visages de Jediah. Reste que le ton et les couleurs utilisées nous plongent vraiment dans une ambiance de SF rocambolesque, c’est très vif, ça regorge de petits effets à droite à gauche et ça pète de couleurs vives. Les différences entre chaque artiste se perçoivent mais n’entravent pas le plaisir de lecture, les artistes ayant tous une façon de dessiner plutôt fournie en détails. En toute fin de volume, certains croquis préparatifs pour les personnages sont présents. Amusant, mais pas assez détaillé pour être vraiment intéressant.

Et en définitive, je pense que si Threshold se lit si bien (alors que j’en disais plutôt du mal quand ça sortait en single !) c’est grâce à son annulation. Avec le recul, je vois mal en fait comment la série aurait pu continuer sur un plus long terme sans s’essouffler, et là, on a un récit péchu, très souvent drôle (pour peu que vous aimiez un peu l’humour absurde), mais surtout bien construit. Et sa fin ! Rah, cette fin. Keith Giffen a eu la force de se jouer de l’avenir de sa série pour en délivrer une conclusion tonitruante. Du coup, Threshold doit vraiment se prendre comme une sorte de gros récit en stand-alone, avec certes quelques figures connues du DCverse, mais un ouvrage qui se suffit entièrement à lui-même, dont il n’y aura pas de répercussions ailleurs (si ce n’est des clins d’oeil à droite à gauche) et dont on a pas besoin d’avoir lu 3000 histoires de Lanternes pour y comprendre quelque chose (l’Annual servant d’introduction en étant le parfait contre-exemple !).

Threshold s’est donc révélée être une très bonne surprise en l’abordant en TPB. Le récit se lit d’une toute autre façon qu’à sa première publication. On y découvre une histoire originale, des personnages tous barrés, une intrigue qui a le mérite de se moquer d’elle-même, un Keith Giffen en belle forme. Ajoutez à cela une qualité artistique plus que correcte, la présence en bonus des back-ups de Larfleeze, et (il faut en parler un peu) un rapport quantité/prix plutôt intéressant, et je ne vois pas vraiment de raison pour laquelle vous ne vous laisseriez pas tenter par cette aventure qui se suffit à elle même. Une lecture pas si anodine que ça, au contraire ! 

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ArnoKikoo

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Sanasaki
Sanasaki
9 années il y a

Ta review m’a donné envie de lire ce tpb. Il fait désormais partie de mes futurs achats ^^.

Leonidas
9 années il y a
Répondre à  Sanasaki

Idem ! Il est le deuxième sur ma liste, juste après le TPB de Larfleeze !

Aquaman
Invité
9 années il y a

J’avais lu quelque numeros de cette série en Single et j’avais trouvé ça assez mauvais mais si tu dis que cela se lit en TPB pourquoi pas. A réessayer.

666Raziel
Invité
666Raziel
9 années il y a

« Ne se lit pas pour la présence de tel ou tel personnage »

Pour moi c’est plutôt un point positif non ?

Yann Moix
9 années il y a
Répondre à  ArnoKikoo

Pourtant ce n est pas qu’ il disait dans Blue Beetle 16 et le cliffhanger de fin nous faisait bien penser que l on retrouverait dans Threshold 1

Yann Moix
9 années il y a

* en tant que l un des héros principaux

AAAAAq
Invité
9 années il y a

Rooh ! Je veux lire ça ! Pourvu qu’Urban s’attelle à la publication de cette série dans DC Saga Présente ou Green Lantern Saga HS ! D’autant plus que New Guardians Annual #1 est toujours inédit en VF et on ressent qu’il y a un trou au milieu de la publication de la série dans Green Lantern Saga.

Freytaw
9 années il y a

J’ai enfin lu le TPB… Je regrette vraiment de ne pas avoir soutenu la série quand elle est parue en single. J’oserais presque dire que nous avons là un des travaux les plus aboutis de Keith Giffen (en solo du moins) !

@Arno :
Le format anthologique, son titre et la façon dont il nous avait était présenté à l’époque, me laisse penser que Giffen avait déjà prévu de faire son arc en 8. Alors, je pense effectivement, la fin aurait changé sur un élément (surtout) et aurait moins impliqué cette idée d’annulation, mais la boucle se referme tellement bien que je n’ose pas imaginer qu’il n’avait pas prévu le coup…

Faut qu’on l’interview pour vérifier ! :D

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